Le contexte sécuritaire précaire au Mali est l’un des plus dangereux au monde pour la pratique du journalisme en raison de l’extrémisme violent et des opérations antiterroristes de longue haleine.
Cet article a été initialement publié sur mfwa.org le 9 novembre 2023.
Une attaque tragique sur un groupe de journalistes au nord du Mali a entraîné le décès d’un animateur radio, un blessé et deux journalistes enlevé.
Le 7 novembre 2023, aux environs de 7 heures un véhicule transportant à son bord quatre animateurs de radio et journaliste a fait l’objet d’une attaque par des hommes armés non identifiés sur l’axe Ansongo-Gao dans la région nord du Mali. Selon les rapports, la violente embuscade a malheureusement causé le décès de M. Abdoul Aziz Djibrilla de la radio Naata de Labbezanga, une localité frontalière du Niger.
Parmi les victimes figurent Harouna Attini, animateur de la radio Alafia d’Ansongo, qui s’en est sortie avec des blessures, M. Saleck Ag Jiddou, directeur de la radio Coton d’Ansongo et son animateur Moustaph Koné, qui sont quant à eux, portés disparus. Les ravisseurs auraient demandé une rançon de six millions de francs CFA (environ 8.850 dollars US) pour les libérer.
La région de Gao, située à 1500 km de la capitale malienne, est confrontée à de nombreuses menaces sécuritaires, notamment l’activité de groupes radicaux, la criminalité croissante, le banditisme et les conflits communautaires. La situation s’est encore détériorée en raison de la prolifération des groupes armés et de l’ascension de l’extrémisme violent.
Le contexte sécuritaire précaire au Mali est l’un des plus dangereux au monde pour la pratique du journalisme en raison de l’extrémisme violent et des opérations antiterroristes de longue haleine. Les attaques armées et les enlèvements sont monnaie courante. Le 2 novembre 2013, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes français, ont été enlevés puis assassinés par des terroristes dans le nord du Mali. Le 8 avril 2021, un autre journaliste français, Olivier Dubois, a été enlevé à Gao par le GSIM (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans), une branche locale d’Al Qaïda. Un journaliste local, Birama Touré, du journal Le Sphinx, a disparu à Bamako le 29 janvier 2016 et n’a pas donné signe de vie depuis.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) exprime toute sa solidarité aux journalistes maliens qui continuent d’exercer leur métier dans des conditions de plus en plus difficiles. Nous regrettons l’attaque meurtrière perpétrée contre le convoi de journalistes et exhortons les autorités à retrouver les agresseurs pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice. Nous exprimons nos plus sincères condoléances à la famille du journaliste assassiné et souhaitons aux blessés un prompt rétablissement afin qu’ils puissent reprendre leur travail essentiel d’information du public et de défense des droits de la population.