Moses Richards a été condamné à une peine de deux ans et six mois de prison pour une lettre, qu'il avait écrite au nom de son client, faisant mention du bureau du président.
(MFWA/IFEX) – Le 25 septembre 2011 – Le 19 septembre 2011, Moses Richards, un avocat gambien, a été condamné à une peine de deux ans et six mois de prison pour son travail concernant la défense d’un client.
Selon les sources de la Media Foundation for West Africa (MFWA) le tribunal d’instance de Banjul a déclaré Richards, un ancien juge de la cour supérieure, coupable de sédition et l’a condamné à une peine de deux ans de prison. Il a été condamné en plus à six mois de prison pour avoir apparemment fourni de fausses informations au bureau du Président Yahya Jammeh.
Les deux condamnations passent simultanément.
Les chefs d’accusations contre Richards relèvent d’une lettre qu’il avait écrite au nom de Pa Ebrima Colley, son client au shérif de la Cour supérieure de Banjul. Cette lettre, disait-on a mentionné le bureau du Président Yahya Jammeh comme ayant ordonné le shérif de surseoir au jugement par rapport à un différend foncier entre deux familles d’un village à l’ouest du pays.
Pendant le procès, Richards a soutenu qu’il n’avait rien écrit de méprisant contre le président ni donné de fausses informations au shérif.
Le 31 janvier 2010, Richards, qui avait été honoré par l’Etat, fut mis en garde à vue après être traduit devant le tribunal pour répondre aux deux chefs d’accusations criminelles.
Dans un communiqué, l’Association Gambienne de Barreau (GBA) maintient : »C’est un principe universellement acquis dans des sociétés civilisées qu’un avocat doit pouvoir représenter son client sans distinction de personnes » et que Richards est puni parce qu’il exerce « sa profession d’avocat en se conformant aux instructions de son client ».
« Le client de Richards (Colley) est comparu devant le tribunal et a déclaré sous serment qu’en effet c’est lui qui a instruit à Richards d’écrire ladite lettre. Voilà ‘les crimes’ pour lesquels Richards est puni », a souligné le communiqué.
« Encore une fois, la Gambie est dépeinte comme un pays où la seule mention du bureau du Président fait courir en danger. L’Association Gambienne de Barreau exhorte aux instances dirigeantes du gouvernement de prendre acte. »
La MFWA est consternée par l’abus de ces lois de sédition. Nous demandons l’abrogation des lois de sédition dont l’Etat fait usage pour supprimer la voix des Gambiens.
La condamnation de Richards ne peut être juridiquement justifiée. La MFWA dénonce fortement cet acte. La condamnation doit être révoquée et nous revendiquons la retraite immédiate des accusations contre lui.