(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne fermement l’interpellation, le 10 décembre 2007, du blogueur Ahmad Fouad Al-Farhan (http://www.alfarhan.org). Sa famille ne sait pas où il se trouve et ne connaît pas les charges qui sont retenues contre lui. Quelques jours avant son arrestation, il avait affirmé sur son blog s’attendre à une convocation du ministère […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne fermement l’interpellation, le 10 décembre 2007, du blogueur Ahmad Fouad Al-Farhan (http://www.alfarhan.org). Sa famille ne sait pas où il se trouve et ne connaît pas les charges qui sont retenues contre lui. Quelques jours avant son arrestation, il avait affirmé sur son blog s’attendre à une convocation du ministère de l’Intérieur.
« Les réformes et l’ouverture annoncées par le roi Abdallah Ibn Al-Saoud sont toujours sans effet sur la vie quotidienne des Saoudiens. Notamment ceux d’entre eux qui expriment ouvertement leur désaccord avec la politique gouvernementale. Après les restrictions imposées au site d’informations Elaph http://www.elaph.com/ et au principal outil d’hébergement de blogs http://www.blogger.com, les autorités s’en prennent pour la première fois directement à un blogueur. Nous appelons la police à révéler immédiatement le lieu de détention d’Ahmad Fouad Al-Farhan et nous demandons des explications sur les motifs de son arrestation », a déclaré l’organisation.
Selon le Réseau arabe pour l’information sur les droits de l’homme, Al-Farhan, 32 ans, a été interpellé par des policiers le 10 décembre 2007 sur son lieu de travail à Jeddah. Ils l’ont ensuite accompagné à son domicile pour y saisir son ordinateur portable. La famille du blogueur ignore son lieu de détention.
Un comité de soutien du blogueur a publié sur le site d’Al-Farhan un texte qu’il avait rédigé quelques jours avant son arrestation. « J’ai appris qu’un responsable au sein du ministère de l’Intérieur avait demandé l’ouverture d’une enquête à mon sujet. Je devrais être arrêté au cours des deux prochaines semaines. (. . .) Cette décision fait suite à mes articles sur les prisonniers politiques en Arabie Saoudite. Ils pensent que j’ai lancé une campagne de soutien pour eux. Je n’ai fait que publier quelques articles, afficher des bannières sur mon site et demander aux autres blogueurs d’en faire autant », a écrit Ahmad Fouad Al-Farhan.
La liste noire du Net saoudien compte officiellement plus de 400 000 sites et touche à des domaines très larges, allant de sites d’organisations politiques à ceux de mouvements islamistes non reconnus, en passant par des sites pornographiques.
L¹Arabie Saoudite figure sur la liste des « treize ennemis d’Internet » publiée par Reporters sans frontières. Par ailleurs, elle occupe la 148e place sur 169 du classement mondial de la liberté de la presse établi par l’organisation en octobre 2007.