(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières et le Arabic Network for Human Rights Information ont écrit, le 22 janvier 2007, à Mamdouh Mareï, ministre de la Justice égyptien, pour lui demander d’intervenir en faveur du blogueur Abdel Kareem Nabil Suleiman, plus connu sous le nom de Kareem Amer, dont le procès est prévu le 25 janvier […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières et le Arabic Network for Human Rights Information ont écrit, le 22 janvier 2007, à Mamdouh Mareï, ministre de la Justice égyptien, pour lui demander d’intervenir en faveur du blogueur Abdel Kareem Nabil Suleiman, plus connu sous le nom de Kareem Amer, dont le procès est prévu le 25 janvier 2007 à Alexandrie. Détenu depuis le 6 novembre 2006, ce dernier encourt jusqu’à neuf ans de prison pour avoir publié des articles critiques de l’islam sur son blog ( http://www.karam903.blogspot.com ).
« Nous espérons que vous voudrez bien suivre son dossier avec attention et vous assurer que le jeune blogueur puisse être rapidement relâché. La liberté de ton d’Abdel Kareem Nabil Suleiman peut déplaire et il doit assumer la responsabilité de ses propos, mais il ne représente aucun danger pour la sécurité nationale. Par conséquent, sa condamnation à une peine de prison serait une honte pour la justice égyptienne et ternirait l’image de votre pays. L’article 151 de la Constitution égyptienne stipule que tout accord signé et ratifié par l’Egypte est appliqué comme une loi nationale. Or, l’Egypte est un Etat signataire du Pacte International relatif aux droits civils et politiques, dont les articles 18 et 19 stipulent clairement que tout individu est libre d’exprimer ses opinions et que chacun dispose d’une liberté de conscience et de religion. Nous vous rappelons donc qu’aucun délit de presse ou d’opinion ne peut justifier une incarcération. »
« Nous tenons de plus à attirer votre attention sur les conditions de détention difficiles et sur l’état de santé préoccupant du jeune blogueur. Maintenu à l’isolement depuis plus de deux mois, il est aujourd’hui très affaibli et atteint psychologiquement. »
Abdel Kareem Nabil Suleiman, arrêté le 6 novembre 2006, est accusé « d’incitation à la haine de l’islam », de « diffamation » envers le président égyptien, de « propagation de rumeurs troublant l’ordre public » et il est également poursuivi pour avoir tenu des propos « nuisant à la réputation de l’Egypte ». Le blogueur dénonçait en effet régulièrement les dérives religieuses et autoritaires du gouvernement d’Hosni Moubarak. Il critiquait par ailleurs les plus hautes institutions religieuses du pays, en particulier l’université sunnite Al-Azhar, dans laquelle il étudiait le droit.
L’Egypte figure sur la « liste des treize ennemis d’Internet 2006 » de Reporters sans frontières ( http://www.rsf.org/article.php3?id_article=19601 ).