(RSF/IFEX) – Les autorités bélarusses ont annoncé, le 23 juillet 2004, la fermeture du bureau de la télévision russe Rossia à Minsk pour avoir transmis des « informations biaisées » concernant une manifestation d’opposants qui avait eu lieu deux jours auparavant. RSF s’est dit « scandalisée » par la fermeture du bureau de Rossia et a demandé aux autorités […]
(RSF/IFEX) – Les autorités bélarusses ont annoncé, le 23 juillet 2004, la fermeture du bureau de la télévision russe Rossia à Minsk pour avoir transmis des « informations biaisées » concernant une manifestation d’opposants qui avait eu lieu deux jours auparavant.
RSF s’est dit « scandalisée » par la fermeture du bureau de Rossia et a demandé aux autorités de « revenir sur cette décision arbitraire ».
« Alors que le président Alexandre Loukachenko tente par tous les moyens de se maintenir au pouvoir, y compris par un referendum constitutionnel, cet acte de censure illustre les dérives autoritaires déjà à l’oeuvre », a déclaré l’organisation.
Le 23 juillet, dans le journal du soir de la télévision d’Etat, les autorités ont déclaré que la fermeture du bureau de Rossia était due à « l’utilisation délibérée d’informations erronées insultant la dignité des citoyens bélarusses et ayant un effet négatif sur l’image de la République du Bélarus ».
Dmitry Petrov, un journaliste de Rossia, avait annoncé à l’antenne de la chaîne russe que la manifestation, qui s’est tenue le 21 juillet à Minsk, avait réuni entre 2000 et 5000 personnes, alors que la police affirmait que seuls 193 personnes y avaient pris part. Les agences de presse internationales ont parlé d’environ 4000 manifestants.
Le 22 juillet, Sergey Martynov, ministre des Affaires étrangères, a ordonné à Petrov et au rédacteur en chef du bureau de Minsk, Andrei Kachura, de présenter publiquement leurs excuses.
La manifestation réunissait des opposants au régime de Loukachenko, dix ans après son accession au pouvoir et alors que celui-ci venait d’annoncer l’organisation d’un referendum sur la possibilité de prétendre à un troisième mandat.
En 2003, les autorités avaient fermé le bureau de la télévision russe NTV pour un reportage jugé « tendancieux » sur l’enterrement d’un écrivain et opposant au président Loukachenko (consulter des alertes de l’IFEX du 10 juillet et 30 juin 2003). En 1997, Alexandre Stupnikov, correspondant de la NTV au Bélarus, avait été explusé sous le même prétexte (consulter des alertes des 31, 27 et 24 mars et 12 février 1997).
Dans son Rapport annuel 2004, RSF a dénoncé le harcèlement contre la presse indépendante en Bélarus. Le président Loukachenko figure parmi les 37 « prédateurs de la liberté de la presse » dans le monde désignés par RSF.