Le correspondant Jerome Starkey vivait et travaillait depuis cinq ans au Kenya. Alors qu'il revenait dans le pays, il a été détenu à l'aéroport de Nairobi avant d’être expulsé vers le Royaume Uni en décembre 2016, sans aucune explication.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 7 février 2017.
Des organisations de défense des droits de l’homme demandent au gouvernement kényan de permettre le retour dans le pays du correspondant britannique du Times en Afrique, Jerome Starkey, après son expulsion il y a deux mois sans explication.
Dans une lettre adressée au ministre kényan des Affaires intérieures et à la coordination du gouvernement national, Joseph Nkaissery, ainsi qu’à d’autres hauts responsables du pays, neuf organisations, dont Reporters sans frontières (RSF), Amnesty International, Human Rights Watch (HRW), demandent à ce que Jerome Starkey puisse revenir au Kenya et reprendre son travail de correspondant. Les organisations demandent également aux autorités de réaffirmer publiquement leur engagement à respecter la liberté d’expression et des médias.
Le correspondant du Times vivait et travaillait depuis cinq ans au Kenya. Alors qu’il revenait dans le pays, il a été détenu à l’aéroport de Nairobi avant d’être expulsé vers le Royaume Uni le 8 décembre 2016, sans aucune explication. Depuis, les autorités kényanes expliquent que son visa de travail a été refusé, mais le journaliste n’en a été, à aucun moment, informé officiellement.
« La façon dont Jerome Starkey a été traité par les autorités kényanes est une violation de toutes les procédures habituelles, déclare Reporters sans frontières. Nous demandons à ce que le correspondant du Times soit autorisé à revenir au Kenya pour continuer son travail. Le gouvernement kényan doit prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir le droit à l’information de ses populations et la sécurité des journalistes, notamment en mettant un terme à l’impunité qui règne aujourd’hui pour les crimes commis contre les journalistes. »
Alors que le pays se prépare pour les élections, RSF rappelle qu’informer les populations est plus que jamais un enjeu majeur.
Dans leur lettre, les neuf organisations demandent également l’ouverture d’enquêtes impartiales et transparentes sur les attaques contre les journalistes au Kenya, dont l’assassinat en 2015 de John Kituyi, éditeur d’un journal régional qui enquêtait sur les intimidations de témoins de la Cour pénale internationale dans le cadre du procès du vice-président kényan William Ruto.
Le Kenya occupe la 95eme place sur 180 pays dans le Classement 2016 de la liberté de la presse établi par RSF.