(RSF/IFEX) – Le 5 août 2002, le président Mamadou Tandja a décrété l’état de mise en garde suite à la mutinerie des soldats dans les garnisons de l’extrême-est du pays. RSF s’est inquiétée des implications de ce décret sur la liberté d’expression dans un courrier adressé au président du Niger. « Nous vous demandons de ne […]
(RSF/IFEX) – Le 5 août 2002, le président Mamadou Tandja a décrété l’état de mise en garde suite à la mutinerie des soldats dans les garnisons de l’extrême-est du pays. RSF s’est inquiétée des implications de ce décret sur la liberté d’expression dans un courrier adressé au président du Niger. « Nous vous demandons de ne pas prendre l’état de mise en garde comme prétexte pour museler les médias indépendants. Ce qui constituerait une grave régression dans le processus démocratique. Nous vous rappelons que la liberté de la presse est garantie dans la Constitution du Niger », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a demandé au Président l’abrogation du décret.
Selon les informations recueillies par RSF, désormais, « la propagation, par tout moyen de communication, d’informations ou d’allégations de nature à mettre en cause les opérations de défense nationale est interdite ». Toute violation de ces mesures entraînera la suspension ou la fermeture provisoire de l’organe de presse et de l’imprimerie l’éditant, ainsi que la saisie du support employé. Toute personne ayant contribué à la diffusion ou publication des informations suscitées sera passible des mêmes sanctions. Des journalistes auraient reçu des menaces de la police et du ministre de la Communication.
RSF rappelle qu’Abdoulaye Tiémogo, le directeur de publication de l’hebdomadaire satirique « Le Canard déchaîné », a été condamné, le 28 juin, à une peine de huit mois de prison ferme pour « diffamation et injures » (consulter des alertes de l’IFEX du 4 juillet et 20 juin 2002).