(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au roi du Swaziland, Mswati III, RSF a protesté contre l’entrée en vigueur d’un décret donnant tous les pouvoirs au chef de l’État en matière de censure de l’information. RSF a demandé au monarque d’annuler ce décret et de permettre l’instauration d’une presse libre et indépendante au Swaziland. « La […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au roi du Swaziland, Mswati III, RSF a protesté contre l’entrée en vigueur d’un décret donnant tous les pouvoirs au chef de l’État en matière de censure de l’information. RSF a demandé au monarque d’annuler ce décret et de permettre l’instauration d’une presse libre et indépendante au Swaziland. « La dernière monarchie absolue du continent est également l’un des régimes qui censurent le plus la presse et les journalistes. Vous avez désormais toute liberté en matière de fermeture et de suspension des publications dans votre pays », a précisé Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Enfin, l’organisation a demandé aux autorités swazis de ratifier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui garantit la liberté d’expression.
Le 22 juin 2001, selon les informations recueillies par RSF, le roi du Swaziland a signé le décret n°2 / 2001 qui renforce ses pouvoirs concernant le contrôle de la presse. Le texte donne au « ministère concerné » la possibilité d’interdire une publication sans « fournir de raison » ni engager de procédure légale. Ce décret clôt ainsi une bataille juridique qui opposait, depuis plusieurs mois, le roi et la Haute cour qui avait déclaré « illégale » la fermeture du mensuel « The Nation » et de l’hebdomadaire « The Guardian », considérés comme critiques envers le pouvoir (consulter des alertes de l’IFEX du 4 juin, 30, 23, 22, 14, 10, 9 et 8 mai et 21 mars 2001). Le décret n°2 / 2001 supprime également la possibilité d’être libéré sous caution lorsqu’il y a violation de l’acte de 1938 sur la Sédition et les activités subversives, notamment en cas de « trouble à l’ordre public » ou de menace envers la sécurité d’État. Enfin, le décret rappelle que la Proclamation royale à la Nation de 1973 est la « loi suprême ». Ce texte précise que les pouvoirs « législatif, exécutif et judiciaire sont sous l’autorité » du roi.