Cinq jours après son arrestation, le caporal Sébastien Tandema vient de s'évader du cachot de la 10e région militaire de Bukavu.
(JED/RSF/IFEX) – Reporters sans frontières et Journaliste en danger sont révoltées d’apprendre l’évasion, le 23 novembre 2009, de l’un des principaux suspects dans l’assassinat du journaliste de Radio Okapi, Didace Namujimbo. Le caporal Sébastien Tandema, déserteur de la troisième brigade intégrée des FARDC, aurait reconnu, lors de son audition ces derniers jours, avoir tiré sur le journaliste. Cinq jours seulement après son arrestation, il vient de s’évader du cachot de la 10e région militaire de Bukavu.
« Cet incident pourrait presque porter à rire si l’affaire n’était pas aussi grave. Il ne fait plus aucun doute que les suspects bénéficient de complicités au sein de la justice militaire, qui ne souhaite manifestement pas juger et condamner les coupables de ce crime abject », ont déclaré Reporters sans frontières et Journaliste en danger.
« Cela faisait un an exactement que cette personne était recherchée et lorsque les autorités l’arrêtent enfin, elle parvient à s’évader quelques jours plus tard. Je n’en crois pas mes yeux ni mes oreilles. Comment voulez-vous que je crois encore que les assassins de mon frère seront jugés? », demande Déo Namujimbo, frère de Didace Namujimbo, et correspondant de Reporters sans frontières dans l’est de la RDC.
Interrogé la semaine passée sur Radio Okapi, à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de l’assassinat de Didace Namujimbo, le ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé Omalanga, affirmait que les enquêtes étaient correctement menées et que la justice suivait son cours. « Avec cette nouvelle évasion, l’argumentaire du ministre vole totalement en éclats », ont conclu Reporters sans frontières et Journaliste en danger.