(RSF/IFEX) – Le 21 juin 2002, Ibrahim Hussen, journaliste du quotidien « Al-Thawri », a été arrêté par les services de sécurité à Sanaa. « C’est la seconde arrestation arbitraire en un mois au Yémen. Une fois de plus, le pouvoir yéménite utilise la manière forte pour réprimer la presse d’opposition, notamment lorsqu’elle dénonce des affaires de corruption », […]
(RSF/IFEX) – Le 21 juin 2002, Ibrahim Hussen, journaliste du quotidien « Al-Thawri », a été arrêté par les services de sécurité à Sanaa. « C’est la seconde arrestation arbitraire en un mois au Yémen. Une fois de plus, le pouvoir yéménite utilise la manière forte pour réprimer la presse d’opposition, notamment lorsqu’elle dénonce des affaires de corruption », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Rashad al-Alimi. « Nous demandons la libération immédiate du journaliste ainsi que celle d’Abdul-Rahim Mohsen⦠», a-t-il ajouté. RSF a rappelé qu’au cours de l’année écoulée, trois journalistes ont été arrêtés au Yémen.
Selon les informations recueillies par RSF, Hussen, journaliste travaillant pour plusieurs publications locales, dont le quotidien « Al-Thawri », organe du Parti socialiste (PSY), a été arrêté à Saana, le 21 juin, par des policiers en civil, alors qu’il se trouvait dans les locaux du Parti unioniste yéménite (opposition, coalition entre le Parti socialiste et le Parti communiste). Selon l’hebdomadaire « Yemen Times », le journaliste aurait été conduit de force au quartier général de la police politique.
La détention de Hussen par les autorités pourrait être liée à des articles dans lesquels le journaliste critiquait un rapport gouvernemental sur les droits de l’homme au Yémen et accusait les autorités de corruption. Le pouvoir a refusé de faire le moindre commentaire sur les raisons de son arrestation.
Le 4 juin, Hussen avait été condamné par le tribunal de Sanaa, avec Abdul-Rahim Mohsen, journaliste d' »Al-Thawri », et Khaled Salman, directeur de publication du même journal, à cinq mois de prison avec sursis pour incitation à la « sédition confessionnelle » et « atteinte à l’entente nationale ». Cette condamnation était intervenue suite à la publication, en février dernier, d’une série d’articles dans le quotidien « Al-Thawri ». Les journalistes avaient fait appel de la décision.
Mohsen est toujours détenu. Le ministère de l’Intérieur refuse toujours de faire le moindre commentaire sur le lieu et les raisons de sa détention. Le journaliste aurait été arrêté pour ses articles sur la corruption du gouvernement, sur les violations des droits de l’homme et sur la vague d’arrestations au Yémen après les attentats du 11 septembre dernier aux Ãtats-Unis (consulter l’alerte de l’IFEX du 6 juin 2002).