La GJA a fait appel à la Police pour qu'elle utilise des mécanismes constitutionnels en vue d'aborder les doléances et plaintes qu'elle a contre les journalistes et les médias.
(MFWA/IFEX) – Le 23 juillet 2010, le Bureau exécutif de l’Association des Journalistes du Ghana (GJA) a fait appel à la Police ghanéenne pour qu’elle utilise des mécanismes constitutionnels en vue d’aborder les doléances et plaintes qu’elle a contre les journalistes et les médias.
Selon la GJA, la pénalisation de la parole sous quelque forme que ce soit est inacceptable et une résistance y sera opposée avec le concours de la société tout entière, conformément aux dispositions de la constitution de 1992.
Lors d’une réunion entre la GJA et la Police ghanéenne, les deux institutions se sont mis d’accord pour collaborer ensemble sans forcément compromettre leurs rôles. Elles étaient également d’accord pour dire que les médias n’étaient pas au-dessus des lois.
La réunion s’est avérée nécessaire lorsque la Police a convoqué deux rédacteurs au sujet des reportages d’actualité parus dans leurs médias respectifs.
Le 21 juillet, Enimil Ashon, rédacteur du journal d’État « Ghanaian Times », a été convoqué par la Police judiciaire (CID) au sujet d’un article que la Police a jugé préjudiciable à son image.
Le 19 juillet, Ato Kwamena Dadzie, rédacteur par intérim aux informations de Joy FM, une station de radio indépendante basée à Accra, a été inculpé de « publication d’informations dans l’intention de semer la peur ou de faire du tort au grand public ou de troubler l’ordre public », contrairement à la section 208 du code pénal du pays de 1960. Depuis lors, la Police a soumis le dossier de procédure de son affaire au Parquet du Procureur Général pour instruction.
La convocation de Dadzie a provoqué une dénonciation généralisée de l’application de la loi. En l’occurrence, la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a demandé aux autorités de retirer l’affaire et a fait appel aux partisans de la liberté de parole pour qu’ils fassent campagne en faveur de l’abrogation de cette loi. Le Centre pour le Développement Démocratique (CDD), une ONG de gouvernance basée à Accra, a également lancé une déclaration pour demander l’abrogation de cette loi.
Toutefois, dans une déclaration rendue publique le 21 juillet, le Ministère de l’Information a nié que la Police a inculpé Dadzie et a affirmé qu’il a seulement été mis en garde.
Selon la déclaration signée par M. John Akologu Tia, Ministre de l’Information, « l’administration (du président John Atta Mills) est partisane du renforcement de nos institutions, y compris les médias, et ne fera rien pour porter atteinte à la liberté de la presse ; toutefois, les droits dont jouissent les médias devraient être assortis de responsabilités ».