(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre l’arrestation d’Ezzatollah Sahabi, personnalité réformatrice et directeur du mensuel interdit « Iran-é-Farda ». Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a demandé à Shahroudi de libérer le journaliste ainsi que les huit autres actuellement emprisonnés. « L’Iran est devenue aujourd’hui la plus […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre l’arrestation d’Ezzatollah Sahabi, personnalité réformatrice et directeur du mensuel interdit « Iran-é-Farda ». Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a demandé à Shahroudi de libérer le journaliste ainsi que les huit autres actuellement emprisonnés. « L’Iran est devenue aujourd’hui la plus grande prison pour journalistes du Moyen-orient », s’est indigné Ménard, qui a rappelé son « extrême préoccupation » quant au sort d’Hassan Youssefi Echkevari et Khalil Rostamkhani, deux journalistes, accusés d’être des « mohareb » (combattants contre Dieu), qui risquent la peine de mort (consulter les alertes de l’IFEX des 19 et 14 novembre, 17 et 11 octobre, 7 et 1 septembre, 8 août, 29 juin, 1er mai, 28 et 25 avril 2000).
Selon les informations recueillies par RSF, le 17 décembre 2000, Sahabi, figure historique de l’opposition progressiste et directeur du mensuel « Iran-é-Farda », a été arrêté sur ordre de la justice. Il est accusé d' »insultes envers le Guide [de la République islamique] », l’ayatollah Ali Khamenei, et de « propagande contre le régime » pour des propos qu’il avait tenus lors d’un discours à l’université technique Amir-Kabir, à Téhéran, le 26 novembre. Par ailleurs, Sahabi avait déjà été arrêté en juin puis libéré, sous caution, en août, pour avoir participé, comme de nombreux autres journalistes et intellectuels, à la conférence de Berlin, les 7 et 8 avril, qui avait été qualifiée par des responsables du régime d' »anti-islamique » et d' »anti-révolutionnaire » (consulter les alertes de l’IFEX des 29 et 28 juin 2000).
Le 9 novembre, le procureur a requis la peine de mort contre Rostamkhani, journaliste à « Daily News » et « Iran Echo ». Arrêté le 8 mai, le journaliste est accusé, entre autre, « d’avoir participé à l’organisation de la conférence de Berlin, attentatoire à la sécurité du pays ». Rostamkhani a été libéré sous caution le 15 novembre. Echkevari, journaliste pour les publications aujourd’hui suspendues, « Neshat » et « Iran-é-Farda », risque la même peine. Incarcéré depuis le 5 août, il est accusé « d’activités subversives contre la sécurité nationale », de « diffamation envers les autorités », etc.
Par ailleurs, Massoud Behnoud, journaliste du quotidien « Adineh », arrêté en août, a été libéré sous caution le 16 décembre.