JED demande aux autorités provinciales de faire cesser les intimidations des agents de renseignements sur les médias.
(JED/IFEX) – Kinshasa, le 15 mars 2010 – Journaliste en Danger (JED) dénonce l’arrestation abusive et les mauvais traitements infligés par des agents de l’ANR (Agence Nationale des Renseignements) au directeur de programme et rédacteur en chef de la Radio Télévision Bangu, une chaîne émettant à Kimpese, à 145 kms de Matadi, capitale de la province du Bas Congo, au sud-ouest de Kinshasa. JED constate la mauvaise tendance des services de sécurité de cette province à s’en prendre aux journalistes, et demande aux autorités provinciales de faire cesser ces intimidations des agents de renseignements sur les médias.
Mohamed Lukebana, a été interpellé, mercredi 10 mars 2010, pendant près de deux heures au bureau local de l’ANR, puis détenu pendant 48 heures au cachot de Kimpese avant d’être transféré, vendredi 12 mars 2010 à 14 heures, au cachot de Mbanza Ngungu où il est resté jusqu’au lendemain soir. Il est reproché au journaliste d’avoir relayé, au cours du journal parlé du 5 mars 2010, une information selon laquelle les villages de Sava Ina et Kuzi, situés dans la même province, seraient de nouveau sous occupation de l’armée angolaise. L’ANR a accusé le journaliste de « diffuser de fausses informations » et de porter ainsi atteinte à la sureté de l’Etat.
Lukebana a été pris à sa rédaction, le 10 mars 2010 à 11 heures, par un agent de l’ANR qui l’a escorté au bureau local où il a été entendu sur procès verbal. Directement après l’interrogatoire, il a été arrêté et conduit au cachot appelé « Camp la Police » avant d’être escorté à Mbanza Ngungu.
Joint au téléphone, Lukebana a déclaré à JED que quelques heures avant son transfert à Mbanza Ngungu, il a été conduit de force par les agents de l’ANR à sa rédaction, pour faire un démenti. « Je leur ai dit qu’en état de détenu, je ne pouvais pas prester. C’est alors qu’ils ont contraint mes collègues à le faire à ma place ».
La rédaction de la Radio Télé Bangu a dû payer une caution de 150 dollars américains pour obtenir la libération du journaliste, samedi 13 mars 2010 au soir.