"La détention était éprouvante", a confié Abdoulaye Tiémogo à RSF. "A Ouallam, nous étions presque une vingtaine dans des cellules prévues pour quatre ou cinq personnes".
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières prend acte de la libération, le 26 octobre 2009, d’Abdoulaye Tiémogo, directeur de publication de l’hebdomadaire indépendant « Le Canard déchaîné ». Le journaliste, dont l’état de santé est fragile, était détenu depuis le 1er août.
Interrogé par Reporters sans frontières, Abdoulaye Tiémogo s’est dit heureux de retrouver les siens. « Je souhaite maintenant me reposer en famille, puis je verrai un médecin pour soigner mon paludisme et mes maux de ventre. Ensuite, je reprendrai le travail au journal. La détention était éprouvante. A Ouallam, nous étions presque une vingtaine dans des cellules prévues pour quatre ou cinq personnes », a-t-il confié.
« Depuis le premier jour de cette affaire, lors de la condamnation d’Abdoulaye Tiémogo puis lors de son transfert de l’hôpital de Niamey à la prison d’Ouallam, nous avons dit combien cet emprisonnement était injuste et choquant. Nous sommes bien entendu soulagés par sa remise en liberté, mais estimons cependant que cette décision aurait dû intervenir bien plus tôt », a déclaré l’organisation.
Le 26 octobre, la cour d’appel de Niamey a décidé de réduire la peine d’Abdoulaye Tiémogo à deux mois de prison ferme, tout en confirmant le chef d’accusation de « jet de discrédit sur un acte juridictionnel ». Ayant déjà effectué 86 jours de détention, le journaliste a été libéré le jour même et a pu retrouver ses proches en début de soirée.
Le journaliste s’est dit victime d’un acharnement : « J’ai été arrêté cinq fois depuis 2000. En 2003, j’ai écopé de huit mois de prison ferme et j’ai dû, cette année, m’exiler au Mali pendant sept mois. Cette nouvelle arrestation était pénible, d’autant plus que le chef d’accusation retenu contre moi était infondé ».