Gatot Machali est accusé de "diffuser sans autorisation et de perturber des fréquences voisines" et risque une peine pouvant aller jusqu'à six ans de prison.
(RSF/IFEX) – Gatot Machali, directeur de la station Radio Era Baru, basée à Batam (province de Riau), a comparu devant la cour administrative de Jakarta, lundi 21 mars 2011, en vertu de la Loi sur les Télécommunications. Il a été accusé, à tort, par le gouvernement indonésien, de « diffuser sans autorisation et de perturber des fréquences voisines ». Le directeur radio risque une peine pouvant aller jusqu’à six ans de prison. La Cour n’a pas encore rendu son jugement.
Reporters sans frontières, exprime, une fois de plus, son soutien à cette radio, ainsi qu’à son directeur, et exhorte le gouvernement indonésien à ne pas plier sous les pressions qui, selon les journalistes, proviendraient directement de la République populaire de Chine. La lourdeur de la peine qu’encourt Gatot Machali montre en effet un effort patent d’intimidation et un réel acharnement de la justice.
En effet, cette radio locale, qui émet en mandarin, dénonce fréquemment, sur ses ondes, les abus du gouvernement chinois, notamment à l’encontre des adeptes du mouvement Falungong, des Ouïgours et des Tibétains. Sachant que la diaspora chinoise représente plus de dix millions d’individus en Indonésie, les dénonciations de Radio Era Baru pourraient effectivement ébranler la propagande du géant asiatique. Depuis son lancement en 2005, Radio Era Baru a été poursuivie en justice à maintes reprises par le gouvernement. N’étant pas arrivé à ses fins, ce dernier s’en est alors pris au directeur.
Reporters sans frontières avait, en mars 2010, soutenu Radio Era Baru lorsqu’elle avait fait l’objet de pressions de la part des autorités. L’organisation avait également appuyé sa demande auprès de la Commission indonésienne de l’audiovisuelle (KPI) pour l’obtention d’une licence de diffusion qui lui avait été accordée au bout de trois ans de procès.