(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre l’arrestation de Taqi Rahmani, collaborateur du journal « Iran-e-Farda », actuellement suspendu, et contre la condamnation à quatre mois de prison de Mohammed Reza Zohdi, directeur du quotidien réformiste « Arya », également suspendu. L’organisation a demandé à l’ayatollah Shahroudi de « tout […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre l’arrestation de Taqi Rahmani, collaborateur du journal « Iran-e-Farda », actuellement suspendu, et contre la condamnation à quatre mois de prison de Mohammed Reza Zohdi, directeur du quotidien réformiste « Arya », également suspendu. L’organisation a demandé à l’ayatollah Shahroudi de « tout mettre en oeuvre afin que Taqi Rahmani soit libéré dans les plus brefs délais ». RSF a également demandé au chef de la magistrature « de se saisir du dossier de Mohammed Reza Zohdi afin qu’aucune peine de prison ne soit prononcée en appel contre le journaliste ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a exprimé « sa vive préoccupation face à la multiplication des arrestations de journalistes et des supensions de journaux en Iran au cours des six derniers mois ». Rahmani est le dixième journaliste emprisonné dans ce pays. Cinq autres, qui attendent de comparaître devant les tribunaux, risquent également d’être incarcérés. Depuis le 1er janvier 2000, vingt publications modérées ou réformatrices ont été suspendues en Iran.
Selon les informations recueillies par RSF, Rahmani, journaliste du mensuel réformateur « Iran-e-Farda », a été convoqué le 31 juillet par le tribunal révolutionnaire de Shahr-e-Kord (centre du pays). Il est accusé d' »insulte envers le Guide de la République islamique ». Le journaliste est toujours détenu après que le tribunal a demandé une caution de deux millions de toman (2 800$US, 3 050 euros) pour sa libération.
Le même jour, Zohdi a été condamné, par un tribunal de Téhéran, à quatre mois de prison, à l’interdiction d’exercer sa profession de journaliste et à une amende dont le montant n’a pas encore été précisé. Le journaliste, qui a fait appel de cette décision, reste libre. Il était accusé de « diffamation », de « propagation de fausses nouvelles » et de « violation de la loi électorale » pour avoir publié un article favorable aux réformateurs pendant la campagne des élections législatives de février. Le ministère des Renseignements et la police faisaient partie des plaignants. « Arya », le quotidien réformiste qu’il dirigeait, a été suspendu depuis le 23 avril, suite à la publication d’articles « menaçant le système islamique iranien » et « les valeurs révolutionnaires » (consulter l’alerte de l’IFEX du 25 avril 2000).
RSF a rappelé que, dans un document du 18 janvier, Abid Hussain, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, a demandé « à tous les gouvernements de veiller à ce que les délits de presse ne soient plus passibles de peines d’emprisonnement, sauf pour des délits tels que les commentaires racistes ou discriminatoires ou les appels à la violence (Å ) l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme ».