(RSF/IFEX) – RSF condamne la décision du gouvernement de retirer sa licence de publication au journal d’opposition « Dainik Uttarabanga Barta », au moment même où l’opposition fait un geste positif en décidant de siéger au Parlement. « Cette affaire jette à nouveau le discrédit sur les engagements du gouvernement de Khaleda Zia en faveur de la liberté […]
(RSF/IFEX) – RSF condamne la décision du gouvernement de retirer sa licence de publication au journal d’opposition « Dainik Uttarabanga Barta », au moment même où l’opposition fait un geste positif en décidant de siéger au Parlement. « Cette affaire jette à nouveau le discrédit sur les engagements du gouvernement de Khaleda Zia en faveur de la liberté de la presse », a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation. L’organisation a demandé au ministre de l’Information, Moyeen Khan, de revenir sur cette décision.
L’organisation a par ailleurs demandé des explications sur les motifs d’une récente perquisition des bureaux du magazine « Linkbangla » qui aurait contraint le directeur de publication à s’exiler de peur d’être arrêté. « Au vu de ces deux affaires, on peut s’interroger sur la crédibilité des critiques à l’encontre du dernier rapport de Reporters sans frontières sur la situation de la liberté de la presse au Bangladesh, qui mettait en garde contre un durcissement de la répression à l’encontre des médias privés », a conclu Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, le gouvernement a retiré sa licence, le 5 juillet 2002, au journal local « Dainik Uttarabanga Barta », publié à Natore (nord du pays). Les autorités reprochent au journal la publication d’un article, le 26 mars, jour de l’indépendance, dans lequel le Premier ministre, Khaleda Zia, était présenté comme leader de l’opposition, et la dirigeante de l’opposition, Sheikh Hasina, qualifiée de Premier ministre.
Hanif Ali Sheikh, directeur de publication et responsable local de la Ligue Awami (parti d’opposition), affirme qu’il s’agit d’une erreur dû à une mauvaise manipulation informatique. Il avait présenté des excuses et publié, le lendemain, un « erratum » en une du journal. Malgré cela, l’administration locale avait engagé une procédure judiciaire contre l’éditeur. Suite aux explications fournies par Sheikh, elle avait, dans un premier temps, décidé de ne pas retirer la licence au journal. Trois mois plus tard, sur injonction du gouvernement de Dhaka, l’administration locale a retiré sa licence au journal, en vertu de l’article 20(D) de la loi sur la presse de 1973. L’éditeur a dénoncé une « décision politique » et a annoncé qu’il ferait appel.
Par ailleurs, Monjurul Azim Palash, éditeur du magazine « Linkbangla », a décidé de s’exiler en Grande-Bretagne suite à des menaces dont il aurait été l’objet. Les bureaux de Dhaka de ce magazine, destiné aux Bangladeshis vivant en Europe, ont été perquisitionnés par la police. Les exemplaires du numéro de mai-juin ont été saisis par les policiers. Ils auraient également interrogé la famille du journaliste. Les raisons de ce harcèlement ne sont pas connues, mais le journaliste a confié à RSF qu’il comptait organiser une conférence de presse à Londres.