(CPJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du CPJ daté du 3 juillet 2007: Un éditorial critiquant le président gabonais envoie un éditeur en prison New York, le 3 juillet 2007 – Un éditorial critiquant le président gabonais Omar Bongo, le chef d’état africain ayant la plus grande longévité au pouvoir, a conduit les autorités […]
(CPJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du CPJ daté du 3 juillet 2007:
Un éditorial critiquant le président gabonais envoie un éditeur en prison
New York, le 3 juillet 2007 – Un éditorial critiquant le président gabonais Omar Bongo, le chef d’état africain ayant la plus grande longévité au pouvoir, a conduit les autorités de la capitale Libreville à interpeller un éditeur et à suspendre son journal, selon des bulletins d’information et des journalistes sur place.
Guy-Christian Mavioga, directeur du périodique privé L’Espoir, a été placé en garde à vue depuis jeudi, sur les accusations d’offense au chef de l’état, liées à un article du 14 juin intitulé « Les derniers temps de Bongo », ont affirmé des journalistes locaux au CPJ.
Un jour après l’arrestation, l’organe de régulation des médias gabonais (connu sous le sigle CNC) suspendait L’Espoir parce que Mavioga aurait violé les lois sur les médias interdisant à un fonctionnaire ou à une personne tirant des avantages de la fonction publique de contrôler un journal, selon des bulletins d’information. Dans un entretien avec le CPJ, le porte-parole du CNC, Nestor Taylor, a nié que cette décision soit liée au contenu de l’article, et a déclaré que la suspension serait levée si Mavioga désignait un nouveau directeur.
Toutefois, plusieurs fonctionnaires ou des personnes jouissant du statut de fonctionnaire, tels que l’ancien ministre de l’information Albert Yangaré qui dirige le quotidien d’état L’Union, contrôlent plusieurs journaux gabonais, ont déclaré des journalistes locaux au CPJ.
La presse privée du Gabon, déjà financièrement vulnérable, est depuis quelques années sous les coups d’une répression du gouvernement à l’encontre des reportages critiquant les autorités. En effet, le CNC a depuis 2001 interdit sept parutions et a temporairement suspendu cinq journaux et une chaîne de télévision, pour des reportages critiquant le gouvernement, selon les recherches du CPJ.
Le mois dernier, le bimensuel satirique Edzombolo a repris sa publication après une suspension de parution de trois mois imposée par le CNC à la suite d’un éditorial de février critiquant Bongo ( http://www.cpj.org/news/2007/africa/gabon02mar07na.html ).
« La suspension de L’Espoir et la détention de son éditeur s’inscrivent dans le cadre d’une inquiétante série d’actes de censure et d’intolérance à toute forme de critique au Gabon », a déclaré Joël Simon, le directeur exécutif du CPJ. « Un journal a le droit de publier des articles d’opinion, et ne devrait pas être intimidé jusqu’au silence par des accusations d’offense à une personnalité publique élue. Guy-Christian Mavioga devrait être relâché immédiatement. »
Mavioga, qui dirige également un petit parti politique proche du pouvoir, est le premier journaliste emprisonné au Gabon depuis la détention pendant 21 jours de Norbert Ngoua Mezuï en octobre 2006, selon les recherches du CPJ. Mezuï est le président d’un groupe de presse privé connu sous le sigle APPEL.
Basé à New York, le CPJ est une organisation indépendante et à but non lucratif engagée dans la défense de la liberté de la presse à travers le monde. Pour plus d’information, veuillez consulter: http://www.cpj.org.