(RSF/IFEX) – RSF dénonce la condamnation à un an de rééducation par le travail, le 23 juillet 2008, de Liu Shaokun, professeur au collège Guanghan, dans la ville de Deyang, dans la province du Sichuan. Selon Human Rights in China, il a été reconnu coupable d’avoir diffusé des clichés d’écoles de la zone sinistrée par […]
(RSF/IFEX) – RSF dénonce la condamnation à un an de rééducation par le travail, le 23 juillet 2008, de Liu Shaokun, professeur au collège Guanghan, dans la ville de Deyang, dans la province du Sichuan. Selon Human Rights in China, il a été reconnu coupable d’avoir diffusé des clichés d’écoles de la zone sinistrée par le tremblement de terre. Mi-mai, l’enseignant s’était rendu dans les zones les plus touchées par le séisme, avait pris des photos d’une école détruite et avait diffusé les images sur Internet pour dénoncer les constructions en « tofu » (matériau de mauvaise qualité).
« Après l’arrestation de Zheng Hongling et Huang Qi qui ont apporté des témoignages inédits sur le tremblement de terre, la condamnation de Liu Shaokun est un nouvel exemple de la répression qui a suivi le tremblement de terre dans le Sichuan. Nous demandons la libération de ces trois personnes détenues pour de simples délits d’expression », a affirmé l’organisation.
Reporters sans frontières déplore le fait que des journalistes de l’Agence France presse (AFP) se sont vus refuser par les autorités chinoises l’accès à Shangkumuli (dans la région musulmane du Xinjiang, nord ouest de la Chine), un village dont la mosquée avait été détruite, le 30 juillet 2008. Le bâtiment religieux a été rasé comme représailles à l’absence de soutien des habitants du village aux Jeux olympiques, officiellement pour « activités religieuses illégales ».
« Cette zone a été déclarée fermée, vous ne pouvez pas entrer », a répondu un officier de police aux journalistes alors qu’ils tentaient de pénétrer dans le village. Le ministère chinois des Affaires étrangères et les autorités du Xinjiang n’ont pas voulu répondre aux questions de l’AFP au sujet de cet incident. « Nous condamnons cette nouvelle violation des règles adoptées en 2007 qui accordent la liberté de mouvement à la presse étrangère », a déclaré RSF.
RSF dénonce l’attitude des autorités chinoises qui multiplient les actes et les déclarations dans le sens d’un plus grand contrôle policier dans le pays. Cette politique du tout-sécuritaire a un impact négatif sur le travail des journalistes étrangers et chinois.
Le gouvernement cherche à atteindre une « sécurité parfaite et absolue » au Tibet pendant les Jeux olympiques pour prévenir tout « complot fomenté ». L’ensemble des effectifs au Tibet est mobilisé: jusqu’à la fin des JO, aucun congé ne sera accordé. La sécurité autour des bâtiments principaux et les contrôles à la frontière sont renforcés. Les autorités intensifient également leur coopération avec les polices étrangères pour « écraser toute activité séparatiste ». À Pékin, les contrôles autour des lieux emblématiques sont plus stricts. Tous les accès à la place Tiananmen, y compris souterrains, sont désormais surveillés.
Par ailleurs, un rapport diffusé par un sénateur républicain du Kansas, Sam Brownback, fait état d’un espionnage officiel visant les hôtels tenus ou fréquentés par des étrangers. Le sénateur a obtenu des documents reçus par certains hôtels, mentionnant des instructions du gouvernement leur demandant de procéder à l’espionnage informatique des clients. « Cela signifie que les journalistes, les familles des sportifs, les militants des droits de l’homme ainsi que d’autres clients seront soumis à une surveillance intensive à l’initiative du ministère de la Sécurité publique », a déclaré M. Brownback.