(RSF/IFEX) – RSF a demandé, dans un courrier adressé au président syrien Bachar El-Assad, la libération immédiate de Massoud Hamid, étudiant en journalisme et photographe, détenu au secret depuis le 24 juillet 2003 dans la prison de Adra (près de Damas). L’organisation est très inquiète de sa santé physique et mentale et craint qu’il ait […]
(RSF/IFEX) – RSF a demandé, dans un courrier adressé au président syrien Bachar El-Assad, la libération immédiate de Massoud Hamid, étudiant en journalisme et photographe, détenu au secret depuis le 24 juillet 2003 dans la prison de Adra (près de Damas). L’organisation est très inquiète de sa santé physique et mentale et craint qu’il ait subi des mauvais traitements en détention.
« Le moment est venu pour le parti Baas, qui célébrera dans quelques semaines le 41e anniversaire de son accession au pouvoir, d’autoriser enfin Internet et la liberté de la presse à s’épanouir en Syrie », a déclaré l’organisation. « Les autorités ne peuvent plus faire la sourde oreille aux aspirations grandissantes et légitimes de la société syrienne, qui réclame des réformes politiques en profondeur, ni feindre d’ignorer que le contexte régional et historique a considérablement changé », a poursuivi RSF avant de conclure : « Le monopole de l’Etat sur la radiotélévision, le contrôle absolu de l’information, l’emprisonnement d’internautes et de journalistes sont des pratiques vouées à disparaître. La libération de Massoud Hamid doit être un premier signe indiquant que les promesses de changements vont enfin être mises en oeuvre. »
Etudiant en journalisme, membre de la minorité kurde de Syrie, Hamid, 29 ans, a été arrêté par la police syrienne, le 24 juillet, durant un examen à l’Université de Damas. D’après des témoignages recueillis par RSF, l’attitude de la police qui l’a interpellé et menotté devant de nombreux étudiants visait à intimider ces jeunes qui se destinent au métier de journaliste.
Hamid a été arrêté un mois après la publication de photographies qu’il a prises, le 25 juin, lors d’une manifestation pacifique kurde devant le siège de l’Unicef à Damas. Ses photographies ont été publiées sur le site en langue kurde : www.amude.com.
Accusé d' »appartenance à une organisation illégale », il devrait comparaître, à une date inconnue, devant la Cour de sûreté de l’Etat, un tribunal militaire dont les procédures et les jugements sont notoirement inéquitables. Hamid n’a pas été autorisé à recevoir de visites, à l’exception d’une brève entrevue de dix minutes avec un membre de sa famille qui a pu constater les tortures qui lui ont été infligées. L’organisation Amnesty International a confirmé qu’il aurait subi des mauvais traitements et dénoncé l’usage régulier de la torture contre les prisonniers d’opinion détenus en Syrie.
Basé en Allemagne, le site en langue kurde www.amude.com est principalement consacré à la culture et à l’identité kurdes. D’après sa rédaction, il reçoit jusqu’à 5 000 visites par jour.