(RSF/IFEX) – Un internaute sud-coréen a été arrêté le 23 mars 2004, puis inculpé pour avoir fait circuler sur le Net des images ridiculisant des membres de l’opposition. Kwon – pseudonyme de l’étudiant de 21 ans – est accusé d’avoir publié plus de 70 de ces images, sur 15 sites Internet, en période préélectorale. RSF […]
(RSF/IFEX) – Un internaute sud-coréen a été arrêté le 23 mars 2004, puis inculpé pour avoir fait circuler sur le Net des images ridiculisant des membres de l’opposition. Kwon – pseudonyme de l’étudiant de 21 ans – est accusé d’avoir publié plus de 70 de ces images, sur 15 sites Internet, en période préélectorale.
RSF est choquée par l’inculpation de Kwon, qui n’a fait que brocarder des personnalités politiques. L’organisation déplore que la loi électorale soit appliquée à l’encontre d’internautes diffusant ce type de documents sur des sites personnels et des forums de discussion. La procédure engagée contre cet étudiant constitue une atteinte claire à la liberté d’expression sur Internet, d’autant plus que la période préélectorale, selon la loi, ne débute que deux semaines avant la tenue des élections, soit le 1er avril.
Depuis la modification de la loi électorale, la Commission nationale des élections (National Election Commission, NEC) a beaucoup plus de pouvoir sur Internet. La loi oblige maintenant les fournisseurs d’accès à lui fournir les noms et adresses des utilisateurs suspects. Le 12 mars, date de cette modification, la NEC a déclaré qu’elle allait poursuivre tous les internautes diffusant en période préélectorale des messages offensants à l’égard de personnalités politiques. Elle a ajouté qu’elle fermerait les sites Internet diffusant ce genre de contenu. Or la destitution du président Roh Moo-hyun et la préparation des élections d’avril ont suscité une recrudescence des débats politiques sur le Net.
La police a déclaré que Kwon, qui depuis a été relâché, était inculpé de « propagation de fausses informations ». Elle a ajouté qu’il avait « violé la loi électorale en publiant des images sur des sites autres que sa page personnelle, et en permettant aux autres internautes de les télécharger ». Parmi les images diffusées se trouve une parodie de jeu vidéo, dont l’équipe perdante est remplacée par des membres du principal parti d’opposition, ainsi qu’une bande dessinée détournée, montrant son dirigeant sans domicile fixe après la perte des élections.
De nombreux internautes sud-coréens critiquent vivement les nouveaux pouvoirs de la NEC. Comme le déclare Choi Nae-hyun, responsable du site Mediamob: « Inculper des internautes (. . .) n’est rien d’autre qu’une atteinte à la libre participation du peuple à la politique ».