(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Mohamed Achaâri, RSF a protesté contre la censure dont a fait l’objet le numéro du 7 mars 2002 de l’hebdomadaire français « VSD ». « Cette décision démontre, une nouvelle fois, que le gouvernement est prêt à censurer les journaux étrangers dès lors qu’ils abordent des sujets […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Mohamed Achaâri, RSF a protesté contre la censure dont a fait l’objet le numéro du 7 mars 2002 de l’hebdomadaire français « VSD ». « Cette décision démontre, une nouvelle fois, que le gouvernement est prêt à censurer les journaux étrangers dès lors qu’ils abordent des sujets qui pourraient embarrasser la famille royale. Par ailleurs, nous rappelons notre inquiétude quant aux dispositions du nouveau code de la presse marocain, qui sera présenté dans les prochaines semaines devant la Chambre des conseillers. Dans ce texte, les peines de prison punissant la diffamation du roi, des princes et des princesses ont été maintenues », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. En 2001, pas moins de neuf journaux, dont sept étrangers, ont été censurés pour avoir traité de sujets comme le Sahara occidental, la corruption ou, surtout, la personne du roi.
Selon les informations recueillies par RSF, l’hebdomadaire français « VSD », daté du 7 mars, n’a pas été distribué dans les kiosques marocains. Il a été retenu par la société de distribution Sochepresse. La direction de « VSD », qui a alors demandé des explications aux autorités, n’a obtenu, à ce jour, aucune réponse de leur part.
Ce numéro, qui contenait un dossier de plusieurs pages, intitulé « L’homme qui ne veut pas être roi », faisait notamment référence à deux ouvrages très polémiques sur le Maroc : « Notre ami le roi » de Gilles Perrault (1990) et « Le dernier roi » de Jean-Pierre Tuquoi (2001).
Les auteurs de l’article, Stéphane Reynaud et Marie-Stéphanie Lohner, dressaient un portrait sans complaisance du roi et un bilan critique de plus de deux ans de règne, citant les propos de nombreux observateurs de la société marocaine : « Le mémoire qu’il a rendu était bidon. Ce n’est certainement pas lui qui l’a écrit. » (Tuquoi) ; « Quand il s’est rendu au sommet de la francophonie au Canada en 1999, il a demandé à être logé à part. Lui et sa cour sont arrivés dans trois Airbus. Il a pris la résidence des chefs d’Etat pour lui seul. Tout cela pour ne rester que vingt-quatre heures » (un observateur) et « Nous sommes noyés dans la corruption, la gabegie et l’inertie de l’administration. Mohammed VI pratique un despotisme éclairé. » (Abraham Serfaty)
L’intégralité de l’article de « VSD » est consultable sur le site de Reporters sans frontières : www.rsf.org