(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ahmed Midaoui, RSF a protesté contre la saisie de l’hebdomadaire français « Courrier International ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de « revenir sur cette décision qui démontre, une nouvelle fois, que les autorités sont prêtes à censurer les journaux étrangers dès lors […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ahmed Midaoui, RSF a protesté contre la saisie de l’hebdomadaire français « Courrier International ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de « revenir sur cette décision qui démontre, une nouvelle fois, que les autorités sont prêtes à censurer les journaux étrangers dès lors qu’ils abordent des sujets sensibles ». L’organisation a dénoncé « la réelle contradiction entre les propos du Premier ministre, Abderrahmane Youssoufi, qui s’est déclaré, le 4 décembre, ‘pour la liberté de la presse’ et les récentes violations de cette liberté ». Depuis le début de l’année, huit journaux ont été saisis – dont deux titres français, « Jeune Afrique – L’Intelligent » et « Le Figaro » – trois journalistes assignés à résidence et un autre a été menacé. Dernièrement, le chef du bureau de l’Agence France Presse à Rabat a été expulsé et les trois plus importants hebdomadaires ont été interdits définitivement.
Selon les informations recueillies par RSF, le numéro daté du 14 décembre 2000 de l’hebdomadaire français « Courrier International », a été saisi par les autorités, qui n’ont fourni aucune explication. Le dernier numéro de l’hebdomadaire contenait un dossier spécial sur le Maroc. Quatre pages étaient consacrées aux contributions des directeurs du « Journal », d' »Assahifa » et de « Demain », trois hebdomadaires qui ont été interdits définitivement, début décembre, pour avoir « porté atteinte à la stabilité de l’Etat » (consulter l’alerte de l’IFEX du 4 décembre 2000).
« Le Journal » et « Assahifa » avaient publié respectivement le 25 novembre et 1er décembre une lettre attribuée à l’ancien opposant Mohamed Basri affirmant que la gauche marocaine était mêlée à la tentative de coup d’État de 1972 contre le roi Hassan II, et mettant directement en cause l’actuel Premier ministre et président de l’Union socialiste des forces populaires (USFP – gauche), Youssoufi. Ali Lmrabet, directeur de « Demain », avait affirmé, en revanche, ne pas comprendre pourquoi sa revue était également interdite puisqu’elle n’avait fait que « rapporter les révélations du ‘Journal' ».