(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ahmed Midaoui, RSF a protesté contre la saisie d’un numéro de l’hebdomadaire « Rissalat Al Foutouwa », organe de la section estudiantine de l’association islamiste Al-Adl Wal Ihsane (Justice et Spiritualité). Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de l’Intérieur de « revenir sur cette […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ahmed Midaoui, RSF a protesté contre la saisie d’un numéro de l’hebdomadaire « Rissalat Al Foutouwa », organe de la section estudiantine de l’association islamiste Al-Adl Wal Ihsane (Justice et Spiritualité). Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de l’Intérieur de « revenir sur cette décision ». Il lui a également demandé des explications quant aux pressions exercées par les autorités sur les imprimeries et les distributeurs sollicités par les deux publications de cette organisation, « Rissalat Al Foutouwa » et « Al-Adl Wal Ihsane ». « Il est inadmissible que ces journaux de tendance islamiste, qui possèdent des autorisations à imprimer, ne puissent pas paraître comme n’importe quelle autre publication », a estimé Ménard.
Pour RSF, la liberté de la presse s’applique à tous les médias quelle que soit leur orientation politique ou religieuse tant qu’ils ne diffusent pas des propos racistes, discriminatoires ou n’appellent pas à la violence.
Selon les informations recueillies par RSF, le numéro 34 de l’hebdomadaire « Rissalat Al Foutouwa » (du 2 avril 2001) a été saisi, le 6 avril, par les autorités qui n’ont fourni aucune explication. Mohamed Aghnaj, directeur de publication de « Rissalat Al Foutouwa », détient pourtant un récépissé en bonne et due forme, daté de février 1999, l’autorisant à éditer son journal. Selon lui, « les autorités exercent de fortes pressions auprès des imprimeries et des distributeurs sollicités par le journal pour en empêcher la diffusion ». Depuis novembre 2000, par exemple, le distributeur Sapress a cessé de diffuser le journal après avoir reçu des « instructions d’en haut ». Trois imprimeries ont déclaré aux responsables de « Rissalat Al Foutouwa » avoir cessé l’impression sur ordre de Hamidou Laânigri, patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST). La direction de l’hebdomadaire a alors dû assurer l’impression ainsi que la distribution, via un réseau de militants de l’association Al-Adl Wal Ihsane. Mais ces derniers ont fait l’objet, à plusieurs reprises, d’arrestations pour avoir distribué des numéros à la sortie des mosquées. Par ailleurs, le journal a connu plusieurs saisies (numéro 11 du 26 janvier 2000, numéro 19 de la deuxième semaine de mai 2000, numéro 18 de la première semaine de mai 2000). Pour chacun de ces cas, aucune explication n’a été fournie par les autorités. Face à ces difficultés croissantes, « Rissalat Al Foutouwa » a été contraint, en janvier 2001, de réduire son format. De son côté, l’hebdomadaire « Al-Adl Wal Ihsane », ne paraît plus depuis un an, suite également à des pressions sur les imprimeries et distributeurs.