(RSF/IFEX) – Le 1er juin 2003, l’hebdomadaire islamiste « Raya » a été interdit et ses locaux fermés suite à une décision du ministère de l’Intérieur. « Nous nous inquiétons d’une telle mesure. Cette publication islamiste n’a, à notre connaissance, jamais appelé à la violence contrairement à ce que prétendent les autorités mauritaniennes. On ne peut s’empêcher de […]
(RSF/IFEX) – Le 1er juin 2003, l’hebdomadaire islamiste « Raya » a été interdit et ses locaux fermés suite à une décision du ministère de l’Intérieur.
« Nous nous inquiétons d’une telle mesure. Cette publication islamiste n’a, à notre connaissance, jamais appelé à la violence contrairement à ce que prétendent les autorités mauritaniennes. On ne peut s’empêcher de penser que cette interdiction d’un journal qui n’a jamais ménagé ses critiques à l’égard du gouvernement constitue pour le pouvoir, à six mois de l’élection présidentielle, un moyen de bâillonner une partie de l’opposition », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
« Raya » avait déjà reçu l’ordre de ne plus paraître depuis le début du mois de mai, au moment où une trentaine de personnes, dont Jamil Mansour, une des plumes de « Raya » et député, accusées d’incitation à la violence, avaient été arrêtées dans les milieux islamistes.
Ould Wediaa, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Raya » et aujourd’hui en clandestinité, avait déclaré le 30 mai à l’Agence France-Presse que le ministère de l’Intérieur accusait le journal de s’être livré à une entreprise de « sape » et de véhiculer un message « intolérant ». « Cette décision est arbitraire », avait-il indiqué en ajoutant que son journal s’était toujours fait l’écho des positions de la classe politique dans sa diversité.
Notifiée officiellement au journal le 1er juin, cette mesure a été prise en vertu de l’article 11 de l’ordonnance-loi du 25 juillet 1991 relative à la liberté de la presse qui stipule que « le ministère de l’Intérieur peut, par arrêté, interdire la circulation, la distribution ou la vente de journaux […] qui portent atteinte aux principes de l’islam ou à la crédibilité de l’Etat, causent un préjudice à l’intérêt général ou troublent l’ordre et la sécurité publics ». Dans ce cas, le ministère de l’Intérieur n’est pas tenu de justifier sa décision.