Le Conseil National de Presse a infligé une amende d'environ 6 000 $US à la société Régie Cyclone, éditrice du quotidien "Le Temps".
(MFWA/IFEX) – Le 9 juillet 2010, le Conseil National de Presse (CNP), l’instance de régulation de la presse écrite en Côte d’Ivoire, a infligé une amende de trois millions de francs CFA (environ 6 000 $US) à la société Régie Cyclone, éditrice du quotidien « Le Temps », une publication proche du parti au pouvoir.
Le correspondant de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a rapporté que la décision a fait suite à la publication des résultats des sondages menés par un groupe de recherche, Tns-Sofres, sur les candidats à l’élection présidentielle.
Le correspondant a affirmé que la sanction appliquée par le CNP était en conformité avec l’alinéa 5 de l’article 39 de l’Ordonnance 2008 – 133 du 14 avril 2008 portant ajustements au code électoral pour les élections de sortie de crise. Selon cet alinéa, « il est interdit de publier ou de diffuser des estimations de vote ou de procéder à l’établissement de sondages sous quelque forme que ce soit, à partir de quelque lieu que ce soit à compter de la publication de la liste électorale provisoire ».
Cette liste électorale a été publiée le 2 octobre 2009 sur toute l’étendue du territoire national.
Ce n’est pas la première fois que des peines ont été infligées au journal « Le Temps » pour une infraction similaire. Le 2 avril, une amende de d’un million de FCFA (environ 2 000 $US) ont été infligées au journal.
Le correspondant a affirmé que bien qu’aucune date n’ait encore été fixée pour l’élection présidentielle, le groupe de recherche, Tns – Sofres, dans une série de sondages, prédit le président Laurent Gbagbo comme vainqueur de l’élection.
La MFWA est profondément inquiète de cette loi répressive qui censure non seulement les médias ivoiriens mais réprime également la liberté de l’enseignement. Cette loi ne permet pas au grand public d’accéder aux travaux de recherche scientifique.
Nous faisons appel aux autorités ivoiriennes pour qu’elles abrogent cette loi dans les meilleurs délais puisqu’elle porte atteinte à la liberté d’expression dans le pays.