(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Information, Reginald Goodridge, RSF a vigoureusement condamné la fermeture du journal indépendant « The Analyst ». « C’est la deuxième fois, depuis l’instauration de l’état d’urgence le 8 février 2002, que le journal est inquiété au nom de la sécurité nationale », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Information, Reginald Goodridge, RSF a vigoureusement condamné la fermeture du journal indépendant « The Analyst ». « C’est la deuxième fois, depuis l’instauration de l’état d’urgence le 8 février 2002, que le journal est inquiété au nom de la sécurité nationale », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF a demandé au ministre d’intervenir auprès des autorités compétentes afin que soit levée cette interdiction arbitraire prise à l’encontre d’une publication indépendante.
Selon les informations recueillies par RSF, la police a perquisitionné, le 26 avril, les locaux de l' »Analyst », et ordonné la fermeture du journal. Aucun journaliste n’a été arrêté. D’après Goodridge, le journal a été fermé le temps de mener une enquête. Le journal est soupçonné d’être un « agent à la solde des opposants politiques et d’inciter au chaos au moyen de publications explosives, dans un pays affecté par l’état d’urgence ». Le directeur de la police, Paul Mulbah, aurait déclaré que le journal ne reparaîtrait peut-être pas.
RSF a rappelé que le 13 février, au moins quatre journalistes de l' »Analyst » avaient été interpellés par la police de la capitale, Monrovia. Le directeur de la publication, Stanley Seakor, et un reporter, James Lloyd, figuraient parmi les interpellés. Selon Mulbah, ils avaient été arrêtés en raison de plusieurs articles qui allaient « contre la paix » et « empoisonnent l’esprit du peuple ». L’officier avait cité quelques titres d’articles publiés par le journal (« Les Libériens sombrent dans l’horreur », « L’état d’urgence fait mal aux affaires », « Les droits et libertés que le Président peut suspendre ») et avait ajouté qu’il poursuivrait « tout journaliste qui cherche à miner la paix ».
Le chef de l’État, Charles Taylor, a proclamé l’état d’urgence, le 8 février, après une attaque par des rebelles de la ville de Klay, à 40 km environ au nord de la capitale.