Le ministre de l'eau a été limogé quelques jours après la publication d'un article le mettant en cause dans le détournement de deniers publics.
(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED) demande au tribunal de première instance de N’djamena de ne pas céder aux « caprices » de M. Taher Sougougi, ancien ministre de l’eau qui a déposé une plainte contre le journal « N’Djamena Bi Hebdo » pour « diffamation ».
« Que peut-on reprocher à un journaliste qui a pris le courage de révéler au grand public le détournement des deniers publics au sein du gouvernement à l’heure actuelle où tous les pays du monde, mieux, de l’Afrique, conjuguent des efforts pour éradiquer ce fléau qui paupérise davantage la population ? », à déclaré JED.
Yaldet Begoto Oulatar, directeur de publication de « N’Djamena Bi Hebdo », un journal paraissant à N’Djamena, capitale de la République du Tchad était tenu de se présenter devant la justice le 8 décembre 2009, mais l’audience a depuis été renvoyée au 15 décembre. Ce procès fait suite à l’ouverture d’une action judiciaire contre son journal par Sougougi, ancien ministre de l’eau.
« N’Djamena Bi Hebdo » a publié, le 9 août 2009, un article intitulé « Le ministre de l’eau détourne 100 millions de FCFA », dans lequel il a mis M. Sougoudi en cause. Le ministre de l’eau a été limogé du gouvernement quelques jours après la publication de cet article. Imputant son éjection du gouvernement au journal « N’Djamena Bi Hebdo », M. Sougougi a traduit M. Oulatar en justice pour « diffamation » en promettant de régler son compte au journaliste au cas où il perdait le procès.
Selon la loi pénale tchadienne, en cas de condamnation pour diffamation, le journaliste auteur de l’article peut être condamné à une peine de prison ou au payement de dommages intérêts.