(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne les attaques perpétrées contre des locaux du quotidien « Andhra Jyothi » et de ses employés, dans l’État de l’Andhra Pradesh (Sud), par des membres du Madiga Reservation Porata Samithi (MRPS) qui protestaient contre la publication d’un article dénonçant la corruption de certaines organisations de castes. Une cinquantaine d’individus se sont […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne les attaques perpétrées contre des locaux du quotidien « Andhra Jyothi » et de ses employés, dans l’État de l’Andhra Pradesh (Sud), par des membres du Madiga Reservation Porata Samithi (MRPS) qui protestaient contre la publication d’un article dénonçant la corruption de certaines organisations de castes.
Une cinquantaine d’individus se sont rassemblés, dans la soirée du 26 mai 2008, devant le bureau du journal en telugu « Andhra Jyothi », situé dans l’est de la capitale Hyderabad. Les assaillants ont pénétré dans les locaux en jetant des pierres et en criant « Longue vie au MRPS ». Les militants ont déversé de l’essence à plusieurs endroits avant d’y mettre le feu. Plusieurs employés ont failli être brûlés vifs après avoir été aspergés d’essence. L’incendie a pu être maîtrisé et d’autres employés ont réussi à faire fuir les assaillants. Les employés du journal à Hyderabad avaient reçu des menaces téléphoniques dans la matinée. L’attaque, qui n’a duré qu’une dizaine de minutes, est survenue au moment où une partie des policiers dépêchés sur place s’était absentée.
De nombreux exemplaires du journal ont été brûlés au même moment à travers l’État, dans les villes de Vizag, Warangal et Sangareddy. Le président du MRPS, Manda Krishna Madiga, a justifié ces manifestations simultanées lors d’un rassemblement au centre de la capitale : « ‘Andhra Jyothi’ est un journal dirigé par des castes supérieures. L’article était une tentative délibérée pour créer des conflits entre les ‘Dalits’ (castes inférieures dites ‘intouchables’). » Le dirigeant a porté plainte contre le journal.
Le chef du gouvernement de l’Andhra Pradesh, Rajasekhara Reddy, a en partie condamné l’incident, tout en appelant les journalistes à plus de retenue dans leurs articles, et en rejetant les accusations de corruption dont il fait l’objet.