(RSF/IFEX) – RSF a demandé dans un courrier adressé à Alex Rono, responsable de la Police provinciale du Nord-Est, de revenir sur l’ordre d’arrêter le journaliste Victore Obure, correspondant à Garissa du journal « East African Standard ». « Ce journaliste n’a fait qu’exercer sa profession. Rien ne saurait justifier qu’il soit activement recherché », a déclaré Robert Ménard, […]
(RSF/IFEX) – RSF a demandé dans un courrier adressé à Alex Rono, responsable de la Police provinciale du Nord-Est, de revenir sur l’ordre d’arrêter le journaliste Victore Obure, correspondant à Garissa du journal « East African Standard ». « Ce journaliste n’a fait qu’exercer sa profession. Rien ne saurait justifier qu’il soit activement recherché », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Cette entrée dans la clandestinité est un signe très alarmant du traitement infligé aux journalistes détenus par les forces de l’ordre. Le directeur général de la police avait pourtant affirmé, en décembre 2000, que des mesures seraient prises pour ‘harmoniser la relation entre les forces de police et les journalistes' ».
D’après les informations recueillies par RSF, Obure a décidé d’entrer dans la clandestinité craignant pour sa sécurité. De sources policières, le journaliste est recherché depuis la semaine du 15 avril 2002 par le Département d’investigation criminelle (Criminal Investigation Department) pour répondre d’un article faisant état de l’extorsion de milliers de shillings kenyans aux habitants de Garissa par les forces de l’ordre lors d’un raid contre les immigrants clandestins de la ville.
RSF a par ailleurs rappelé que le 22 mars, le quotidien « The People Daily » et son ancien rédacteur en chef, George Mbugguss, ont été condamnés en appel à verser 20 millions de shillings kenyans (environ 255 650 $US ; 300 000 euros), à Nicholas Biwott, ministre du Commerce et de l’Industrie, et parlementaire kenyan, pour « diffamation ». « L’histoire secrète de Moi-Nyache », article publié le 10 mars 1999, impliquait Biwott, à l’époque ministre de la Communauté de l’Afrique de l’Est, dans l’attribution controversée d’un marché pour la construction d’un barrage hydro-électrique. Selon le journal, le projet « Turkwell Gorge » avait été attribué de façon irrégulière à une firme française (consulter des alertes d’IFEX du 25 mars 2002 et 8 août 2000).