(RSF/IFEX) – Hiramon Mondol, correspondant du quotidien « Dainik Prabarttan » à Khulna (sud-ouest du pays), est détenu depuis le 8 août 2003 à l’hôpital de la prison de la ville. Il a été violemment agressé par des forces de l’ordre après avoir écrit un article relatant une affaire de vol impliquant certains membres de la police. […]
(RSF/IFEX) – Hiramon Mondol, correspondant du quotidien « Dainik Prabarttan » à Khulna (sud-ouest du pays), est détenu depuis le 8 août 2003 à l’hôpital de la prison de la ville. Il a été violemment agressé par des forces de l’ordre après avoir écrit un article relatant une affaire de vol impliquant certains membres de la police.
RSF est extrêmement préoccupée par l’augmentation constante des violences à l’encontre de la presse au cours de ces derniers mois. Le Bangladesh est l’un des rares pays au monde où les journalistes sont confrontés à une violence quotidienne et à une hostilité affichée de la part de nombreux responsables politiques ou de membres des forces de sécurité. Pour l’organisation, il ne fait aucun doute que Mondol est détenu sous des prétextes fallacieux. Dans une lettre adressée au Premier ministre, Khaleda Zia, RSF réclame la libération immédiate du journaliste, ainsi que l’abandon de toutes les charges retenues contre lui.
Mondol a été agressé par des membres de la police et de la police frontalière. Ses agresseurs, appartenant à une force spéciale affectée à la lutte contre les organisations criminelles et les activistes d’extrême gauche, ont violemment frappé le journaliste à coups de matraque, de crosses de hockey et de fusil. Mondol a été emmené pieds et poings liés au camp de Paikgacha, puis à l’hôpital de la prison de Khulna.
Le journaliste est désormais poursuivi en justice pour vol. Quelques jours avant son agression, il avait écrit un article relatant une affaire de vol de poissons qu’auraient commis des membres de la force spéciale sur le marché de Baroyariya. Il tombe sous le coup d’une procédure judiciaire particulièrement sévère, datant de 2002, dite de « jugement rapide ». Le gouvernement peut prendre toute décision sans que l’accusé ait le temps de préparer sa défense.
Le 16 août, la direction du « Dainik Prabarttan », proche du pouvoir en place, a déclaré vouloir diffuser une pétition pour la libération de Mondol.
Depuis le 1er janvier, RSF a recensé 51 agressions de journalistes, dont une dizaine sont des tentatives d’assassinat, 50 menaces de mort, 13 arrestations, 14 poursuites judiciaires abusives et 5 enlèvements.