(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Joseph Joof, RSF a demandé la libération immédiate de Alhagie Mbye, journaliste de « The Independent » et correspondant du magazine basé à Londres « West Africa », détenu depuis le 21 novembre 2001 au siège de l’Agence nationale de renseignements (NIA), à Banjul. « Ce n’est pas la […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Joseph Joof, RSF a demandé la libération immédiate de Alhagie Mbye, journaliste de « The Independent » et correspondant du magazine basé à Londres « West Africa », détenu depuis le 21 novembre 2001 au siège de l’Agence nationale de renseignements (NIA), à Banjul. « Ce n’est pas la première fois qu’Alhagie Mbye est inquiété pour avoir enquêté sur des sujets qui dérangent », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Le journaliste n’a fait qu’exercer son droit à informer. Il est temps que le harcèlement des journalistes d’investigation cesse en Gambie ». Ménard a rappelé que le secrétaire général de la section locale d’Amnesty International avait été détenu dans les mêmes conditions un mois plus tôt. Il avait dénoncé le harcèlement dont auraient été victimes des opposants au régime de Yaya Jammeh en pleine campagne électorale.
Le 21 novembre, d’après les informations recueillies par RSF, Mbye a été interpellé et conduit dans les locaux de la NIA, où il est toujours détenu. Mbye avait écrit un article, publié dans « West Africa », faisant état d’une importante fraude électorale. Selon le journaliste, des milliers d’étrangers, venant de Casamance (Sénégal) et vivant en Gambie, auraient été inscrits sur les listes électorales lors du scrutin présidentiel du 18 octobre dernier.
RSF a rappelé que Mbye avait déjà été interpellé par des policiers en civil le 25 juillet 2000, et libéré sous caution. Il avait été interrogé à propos d’un article publié dans « The Independent » révélant qu’une vingtaine de personnes étaient emprisonnées depuis plusieurs années, sans jamais avoir été jugées (consulter l’alerte de l’IFEX du 1er août 2000).