(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Mamady Conde, ministre de la Communication et de la Culture, RSF a protesté contre l’arrestation de Tibou Camara, directeur de publication de l’hebdomadaire privé « L’Observateur ». RSF a demandé au ministre de saisir les autorités compétentes afin de procéder à la libération de ce journaliste. « Il n’a fait qu’exercer […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Mamady Conde, ministre de la Communication et de la Culture, RSF a protesté contre l’arrestation de Tibou Camara, directeur de publication de l’hebdomadaire privé « L’Observateur ». RSF a demandé au ministre de saisir les autorités compétentes afin de procéder à la libération de ce journaliste. « Il n’a fait qu’exercer son droit à informer, garanti par plusieurs traités internationaux ratifiés par la République de Guinée », a précisé Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. « C’est la deuxième fois cette année qu’un journaliste est condamné à une peine de prison ferme », a rappelé le responsable de l’organisation.
Selon les informations recueillies par RSF, Camara a été arrêté, le 8 mai 2001, par la police anti-gang de Conakry, devant le siège de son journal. Plusieurs témoins, dont des collègues du journaliste, ont affirmé qu’il a été battu par les policiers au moment de son arrestation. Camara est détenu à la prison centrale de Conakry. Il avait été condamné, le 24 avril, à six mois de prison et à une amende d’un million de francs guinéens (environ 523 $US; 590 euros) pour « diffamation ». Le tribunal de première instance de Conakry avait sanctionné le directeur de publication et cinq autres journalistes de « L’Observateur » suite à une plainte de Malick Sankhon, secrétaire général du ministère du Tourisme. Ce dernier avait intenté une action en justice contre l’hebdomadaire après la parution d’un article qui l’accusait de vouloir faire enlever Camara. Cinq journalistes de « L’Observateur » sont toujours recherchés par la police.
RSF a rappelé qu’un autre professionnel de la presse a déjà été condamné à une peine de prison en Guinée cette année. Le 14 février, Aboubacar Sakho, du « Nouvel Observateur », avait été incarcéré à la prison centrale de Conakry suite à la publication d’un article critiquant la décision du gouvernement de relever certains magistrats de leurs fonctions (consulter l’alerte de l’IFEX du 15 février 2001). Le journaliste avait finalement été libéré un mois après son arrestation.