(RSF/IFEX) – RSF s’étonne des méthodes employées par le gouvernement kenyan dans une affaire qui l’oppose au journaliste David Ochami, du quotidien d’opposition « Kenya Times », arrêté grâce à un procédé inique et inculpé de « provocation » pour avoir signé un article critiquant le chef de l’Etat. « David Ochami doit être remis en liberté au plus vite, […]
(RSF/IFEX) – RSF s’étonne des méthodes employées par le gouvernement kenyan dans une affaire qui l’oppose au journaliste David Ochami, du quotidien d’opposition « Kenya Times », arrêté grâce à un procédé inique et inculpé de « provocation » pour avoir signé un article critiquant le chef de l’Etat.
« David Ochami doit être remis en liberté au plus vite, car, manifestement, aucune leçon n’a été tirée par les autorités des conflits qui les ont opposées à la presse cette année, a déclaré RSF. D’une part, elles continuent d’envoyer la police arrêter un journaliste comme s’il s’agissait d’un gangster. D’autre part, elles n’ont pas entendu les appels des professionnels des médias et des organisations internationales de défense de la liberté de la presse pour que le cadre législatif régissant la profession soit réformé de manière à se conformer aux standards démocratiques prônés par l’ONU. Cette obstination est incompréhensible ».
Le 27 septembre 2005, un officier de la Special Crime Prevention Unit se faisant passer pour un paysan sans terre s’est présenté à la rédaction du « Kenya Times », une publication du parti d’opposition Kenya African National Union Party (KANU). Prétendant vouloir s’entretenir avec le journaliste Ochami, l’officier l’a attiré en dehors des locaux du journal, où 12 policiers armés l’ont arrêté. Après avoir fouillé Ochami, les agents l’ont conduit en voiture à son domicile, qu’ils ont perquisitionné pendant deux heures, confisquant plusieurs carnets de notes.
Ochami a ensuite été interrogé pendant une heure par le vice-président du service des enquêtes criminelles, puis par la directrice du Serious Crimes Unit, Lilian Kiamba, qui n’a pas encore annoncé de date pour le procès. Selon le rédacteur en chef du « Kenya Times », Chris Odwesso, Ochami est actuellement détenu au commissariat de Kiambu, dans la banlieue de Nairobi.
Le journaliste devrait être poursuivi pour « provocation » et risque jusqu’à cinq ans de prison. La police lui reproche un article du 25 septembre intitulé « Les coups d’Etat en Afrique n’arrivent pas par hasard », dans lequel le journaliste écrivait n’être « pas sûr qu’un coup d’Etat ou un renversement du Président serait forcément sanglant ou mauvais pour le pays ».
Les Kényans doivent se prononcer le 21 novembre sur un nouveau projet de Constitution qui divise la classe politique.