(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au secrétaire général du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD – Goma), Azarias Ruberwa Manywa, RSF a protesté contre l’arrestation de Kisanga Yenge, correspondant à Kisangani (est du pays) du journal « Les Coulisses ». RSF a demandé aux autorités du RCD de libérer ce journaliste et de faire en sorte […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au secrétaire général du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD – Goma), Azarias Ruberwa Manywa, RSF a protesté contre l’arrestation de Kisanga Yenge, correspondant à Kisangani (est du pays) du journal « Les Coulisses ». RSF a demandé aux autorités du RCD de libérer ce journaliste et de faire en sorte que la liberté de la presse soit respectée dans les zones contrôlées par le mouvement rebelle. « Plusieurs journalistes ont déjà été arrêtés par des agents de ce mouvement et les conditions de travail des journalistes dans l’est du Congo sont particulièrement difficiles », a indiqué Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « La guerre ne doit pas servir de prétexte pour faire taire systématiquement les voix les plus discordantes », a ajouté le secrétaire général.
Selon les informations recueillies par RSF, Yenge, correspondant local de l’hebdomadaire congolais « Les Coulisses », a été arrêté, le 30 octobre 2001, à Kisangani, par des hommes du RCD (mouvement d’opposition en lutte armée avec le gouvernement de Kinshasa). On lui reproche la publication d’un article dénonçant le détournement de pièces de textile par le vice-gouverneur de Kisangani. Yenge serait détenu dans les bâtiments du Département de sécurité et de renseignements de la ville. Personne n’a été autorisé à lui rendre visite.
Le directeur de publication des « Coulisses », Nicaise Kibel Bel Oka, avait été battu et retenu pendant plusieurs jours dans la région de Goma, en mai 2000 (consulter les alertes de l’IFEX du 11 juillet et 1er juin 2000). Depuis, l’hebdomadaire est basé à Béni (environ 300 km au nord de Goma). RSF rappelle qu’en août 2001, Roberto Garreton, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo, a déclaré : « À Goma comme à Kisangani, il n’y a qu’un seul parti autorisé, c’est le Rassemblement congolais pour la démocratie … Il n’y a pas de journaux indépendants, ceux qui paraissent ne contiennent dans leurs colonnes que la propagande des mouvements rebelles ».