(JED/IFEX) – Gustave Kalenga Kabanda, éditeur-directeur de « La Flamme du Congo », un hebdomadaire paraissant à Kinshasa, a été interpellé, tôt le matin du 7 juin 2004 à sa résidence à Kinshasa/Ngaliema, par des inspecteurs de la police judiciaire des parquets. Le journaliste a ensuite été conduit au cachot (communément appelé « casier judiciaire ») à Kinshasa/Gombe, où […]
(JED/IFEX) – Gustave Kalenga Kabanda, éditeur-directeur de « La Flamme du Congo », un hebdomadaire paraissant à Kinshasa, a été interpellé, tôt le matin du 7 juin 2004 à sa résidence à Kinshasa/Ngaliema, par des inspecteurs de la police judiciaire des parquets. Le journaliste a ensuite été conduit au cachot (communément appelé « casier judiciaire ») à Kinshasa/Gombe, où il a été détenu pendant 48 heures avant d’être acheminé, le 9 juin dans l’après-midi, au cachot du Parquet général près du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe.
Selon les informations obtenues par JED, Jean-Pierre Bemba Gombo, un des quatre vice-présidents de la République, accuse le journaliste d’espionnage pour avoir filmé, sans autorisation, un chantier de sa résidence à Gemena, une ville située dans la province de l’Equateur, au nord de la République démocratique du Congo, et qui est aussi l’ancien fief de l’ex-mouvement rebelle Mouvement pour la libération du Congo (MLC). Kalenga Kabanda a conduit, du 29 mai au 5 juin, une équipe de sept journalistes congolais qui accompagnaient Jeannot Bemba Saolona, sénateur et père de Bemba Gombo, dans une visite à Gemena, sa ville natale, après plus de cinq ans d’absence.
Lors de leur séjour à Gemena, le groupe des journalistes a filmé un certain nombre de biens appartenant à la famille Bemba Gombo, dont des plantations et le chantier de la nouvelle résidence que construit le vice-président. Déjà à Gemena, le groupe de journalistes avait été interpellé et gardé à vue, le 31 mai, pendant plus de quatre heures, par les services de renseignements du MLC au motif « d’avoir filmé la maison [du] Vice-Président (Ndlr : Jean-Pierre Bemba Gombo) sans autorisation ». A cette occasion, les caméras, les cassettes ainsi que les appareils de communication ont été confisqués.
Le 1er juin, Kalenga Kabanda a comparu devant le procureur général de Gemena, qui l’a accusé de « violation de domicile ». Il a été conduit à la Prison centrale de Gemena où il a passé cinq jours avant de bénéficier d’une libération provisoire et de l’autorisation de retourner à Kinshasa. Mais le 6 juin à 5h00 du matin (heure locale), un colonel non autrement identifié qu’accompagnaient cinq militaires s’est présenté au domicile du journaliste pour le prendre de nouveau. C’est lorsque le journaliste a exhibé le billet de liberté provisoire obtenue à Gemena que les militaires ont renoncé à son arrestation.
Mais le journaliste sera tout de même arrêté le 7 juin, cette fois-ci par des inspecteurs de la police judiciaire des parquets, qui disaient, selon des témoins, agir sur ordre du vice-président Bemba Gombo. Depuis son arrestation à Kinshasa, Kalenga Kabanda n’aurait pas encore été entendu par un magistrat.