(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Information, Jonathan Moyo, RSF s’est inquiétée de la détérioration de la situation de la liberté de la presse au Zimbabwe. RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre afin que les journalistes ne soient plus harcelés au Zimbabwe. L’organisation a également prié le ministre […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Information, Jonathan Moyo, RSF s’est inquiétée de la détérioration de la situation de la liberté de la presse au Zimbabwe. RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre afin que les journalistes ne soient plus harcelés au Zimbabwe. L’organisation a également prié le ministre de saisir l’autorité de régulation de l’audiovisuel afin d’annuler la suspension de l’émission « Entretien avec la nation », diffusée par la télévision nationale. « Les journalistes zimbabwéens et étrangers ne peuvent plus travailler librement dans ce pays qui est devenu le plus répressif d’Afrique australe en matière de liberté de la presse », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Le 6 juin 2001, selon les informations recueillies par RSF, Tsvangirai Mukwazhi, photographe du quotidien « Daily News », a été interpellé par la police et placé en détention au commissariat principal d’Harare. Il a été accusé de « conduite visant à briser la paix ». Il a finalement été libéré quelques heures plus tard, après avoir payé une faible amende. Le journaliste et un autre reporter du « Daily News », Columbus Mavhunga, couvraient une marche d’étudiants vers le ministère de l’Education et de la Technologie quand des officiers de police les ont battus avant de disperser la manifestation. Leur matériel a été confisqué par les forces de l’ordre. Les étudiants protestaient contre la décision du gouvernement d’augmenter le prix de l’inscription pour la prochaine rentrée universitaire.
Le même jour, la Broadcasting Authority of Zimbabwe, l’instance de régulation du Zimbabwe dont les membres sont nommés par le ministère de l’Information, a interdit la diffusion d’une émission de débats en direct sur la télévision nationale (ZBC). Ce programme, intitulé « Entretien avec la nation », avait déjà été diffusé à trois reprises par la chaîne. Des téléspectateurs étaient intervenus en direct pour critiquer le président de la République, Robert Mugabe, et son gouvernement (consulter les alertes de l’IFEX des 8 et 7 juin 2001).
Récemment, une loi sur l’audiovisuel, le Broadcasting Services Act, a été promulgué par le président de la République pour mettre fin, à la demande de la Cour suprême, au monopole de l’Etat sur les médias audiovisuels. En fait, une seule chaîne de télévision et une seule station de radio privées seront autorisées à émettre en plus des organes publics. Selon ce texte, les deux nouveaux médias devront, obligatoirement, prévoir une tranche d’une heure par semaine afin que le gouvernement puisse exprimer « sa politique à la nation ». En cas de refus, comme en cas de trouble à « l’ordre public » ou de manquement à « la morale publique », le ministre de l’Information pourra suspendre ou annuler la licence accordée au média (consulter les alertes de l’IFEX des 10, 9, 6 et 5 avril, 28, 19 et 12 mars et 21 février 2001, 26, 19, 12 et 5 octobre, 28, 25 et 20 septembre 2000).
Enfin RSF a rappelé que depuis le début de l’année 2001, six journalistes ont été agressés par des policiers ou des militants du Zimbabwe African National Union – Patriotic Front (ZANU-PF, parti au pouvoir), deux journalistes étrangers ont été expulsés et un journal indépendant a été victime d’un attentat.
Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Jean-François Julliard, RSF, 5, rue Geoffroy Marie, Paris 75009, France, tél: +33 1 44 83 84 84, téléc: +33 1 45 23 11 51, courrier électronique: afrique@rsf.fr, Internet: http://www.rsf.fr