(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au gouverneur de l’État de Rio de Janeiro, Anthony Garotinho, RSF a exprimé sa profonde indignation après l’assassinat de Mário Coelho de Almeida Filho, directeur du trihebdomadaire « A Verdade », publié à Magé (50 kilomètres de Rio de Janeiro). Alors que des élus pourraient être mis en cause dans cette […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au gouverneur de l’État de Rio de Janeiro, Anthony Garotinho, RSF a exprimé sa profonde indignation après l’assassinat de Mário Coelho de Almeida Filho, directeur du trihebdomadaire « A Verdade », publié à Magé (50 kilomètres de Rio de Janeiro). Alors que des élus pourraient être mis en cause dans cette affaire, RSF a demandé que l’enquête soit confiée à la police fédérale afin de la soustraire aux pressions locales. « Seule une investigation approfondie pour identifier et sanctionner les responsables de cet acte lâche peut prévenir un nouvel assassinat », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Treize journalistes ont été tués au Brésil depuis 1991, dont deux dans l’Etat de Rio de Janeiro.
Selon les informations recueillies par RSF, Coelho de Almeida Filho, a été abattu, le 16 août 2001, de quatre balles de calibre 45 alors qu’il rentrait chez lui, à son domicile de Magé. D’après la police, cet assassinat serait l’oeuvre d’un tueur à gages. Le tueur a été aperçu par plusieurs témoins. Les jours précédents, il serait venu à trois reprises dans un bar situé à proximité du domicile du journaliste. Cet assassinat survient alors que Coelho de Almeida Filho devait être entendu, le lendemain, dans un procès en diffamation, engagé contre lui par José Camilo Zito dos Santos, maire de Duque de Caxias, et par sa femme Narriman Zito, maire de Magé. Le journaliste avait dénoncé des malversations présumées au sein des deux municipalités. D’après un ami de la victime qui a requis l’anonymat, une entreprise travaillant avec la mairie de Duque de Caxias avait contacté le directeur de « A Verdade » il y a quinze jours pour lui proposer d’acheter son silence. Le trihebdomadaire dénonçait les abus de la classe politique locale. Huit plaintes pour « diffamation » avaient été déposées contre le journaliste. Selon le père de Coelho de Almeida, ce dernier avait reçu des menaces il y a trois mois. Pour lui, il ne fait pas de doute que son fils a été tué pour ses articles.
Treize journalistes ont été assassinés au Brésil depuis 1991. Deux d’entre eux travaillaient dans l’Etat de Rio de Janeiro. Aristeu Guida da Silva propriétaire du journal « A Gazeta de Sao Fidelis », a été tué, le 12 mai 1995, à Sao Fidelis, après avoir publié des articles sur les irrégularités supposées commises au sein de la municipalité. Le 29 août de la même année, Reinaldo Coutinho da Silva, propriétaire du « Cachoeiras Jornal » de la ville de Cachoeira de Macacu, était abattu au volant de sa voiture après avoir dénoncé des irrégularités supposées de membres de la police locale et alors qu’il s’apprêtait à publier des accusations mettant en cause un homme politique de la région.