(RSF/IFEX) – RSF dénonce les poursuites lancées contre le journaliste britannique du « Sunday Mirror », Dominic Hipkins, et l’arrestation de quatre de ses collaborateurs locaux. La police les accuse d’avoir « porté atteinte à l’image du Monténégro » en réalisant ce qu’elle qualifie de « reportage truqué », sur les trafics d’enfants dans la région. Ils risquent jusqu’à trois ans […]
(RSF/IFEX) – RSF dénonce les poursuites lancées contre le journaliste britannique du « Sunday Mirror », Dominic Hipkins, et l’arrestation de quatre de ses collaborateurs locaux. La police les accuse d’avoir « porté atteinte à l’image du Monténégro » en réalisant ce qu’elle qualifie de « reportage truqué », sur les trafics d’enfants dans la région. Ils risquent jusqu’à trois ans de prison.
Le 4 février 2004, la police monténégrine a annoncé qu’elle poursuivait Hipkins, Jovo Martinovic, Sinisa Nadazdin, Dragan Radevic et Nenad Zevenic pour « atteinte à l’image du Monténégro ». Elle leur reproche un article paru le 25 janvier dans l’hebdomadaire britannique « Sunday Mirror » et repris par des journaux locaux, dans lequel le journaliste britannique dit s’être fait passer pour un trafiquant d’enfants et s’être ainsi vu proposer trois jeunes enfants à vendre. La police estime que ce dernier, avec l’aide des quatre personnes arrêtées, a monté l’histoire de toutes pièces et payé des femmes de Podgorica pour faire des faux témoignages. Les quatre Monténégrins se trouvent actuellement en détention préventive et le journaliste britannique est recherché.
Sans se prononcer sur le contenu de l’article de Hipkins, RSF demande la libération immédiate des quatre personnes arrêtées et l’abandon de ces poursuites totalement disproportionnées. L’organisation considère que les journalistes ne doivent jamais encourir une peine de prison pour avoir porté atteinte à l’image d’un Etat. Les autorités doivent, au contraire, favoriser le débat public sur des questions d’intérêt général, en particulier sur un sujet aussi grave que le trafic humain. RSF appelle les législateurs à abroger l’article 82 du code pénal ainsi que tous les articles qui protègent indûment les symboles de l’Etat, conformément aux recommandations adoptées par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en novembre 2003.