(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Jacques Fame-Ndongo, RSF a protesté contre l’agression le 8 décembre 2001 du journaliste Jean Vincent Djenga Mondo, de la station privée Magic FM. « Cette affaire est représentative des nombreux tracas que subissent les journalistes des médias indépendants camerounais, qui, vécus au quotidien, représentent une […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Jacques Fame-Ndongo, RSF a protesté contre l’agression le 8 décembre 2001 du journaliste Jean Vincent Djenga Mondo, de la station privée Magic FM. « Cette affaire est représentative des nombreux tracas que subissent les journalistes des médias indépendants camerounais, qui, vécus au quotidien, représentent une véritable entrave à la liberté de la presse », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Ce n’est pas la première fois qu’un journaliste privé est rudoyé par la sécurité présidentielle simplement pour avoir voulu obtenir des commentaires du chef de l’Etat. Cette censure systématique n’est pas acceptable pour le peuple camerounais ». L’organisation a rappelé, une nouvelle fois, que le Cameroun a ratifié le Pacte international relatif aux libertés civiles et politiques, dont l’article 19 garantit « la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce ».
D’après les informations recueillies par RSF, Djenga Mondo, reporter de Magic FM, a été brutalisé et menacé par des agents de la Direction de la sécurité présidentielle (DSP) le 8 décembre. Le journaliste avait approché le président Paul Biya, lors de la 3e session ordinaire des chefs d’Etat de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale), pour réaliser une interview. Il a alors été assailli par la DSP, malmené et menacé, jusqu’à l’intervention du directeur du Cabinet civil à la présidence de la République, Edgar Alain Mebe Ngo’o.
RSF a par ailleurs rappelé que dans la nuit du 20 au 21 août, un journaliste d’un média privé avait été brutalisé par des policiers. Alors que Rémy Ngono, journaliste de la station RTS, revenait d’un dîner, il avait été interpellé par des policiers qui l’avaient conduit manu militari au poste de police. Ngono avait été frappé à plusieurs reprises et n’avait été relâché que le matin suivant. Selon le journaliste, des policiers l’avaient déjà agressé en mai dernier. On lui reproche son ton critique à l’égard des forces de l’ordre dans son émission quotidienne, et très populaire à Yaoundé, « Coup franc » (consulter l’alerte de l’IFEX du 27 août 2001).