(JED/IFEX) – Donatien Nyembo Kimuni, correspondant à Lubumbashi (chef-lieu de la province du Katanga, dans le sud-est de la République démocratique du Congo) du journal « La Tribune », hebdomadaire indépendant paraissant à Kinshasa et largement distribué dans la province du Katanga, a été condamné par défaut, le 11 juillet 2003, pour « diffamation », à cinq ans de […]
(JED/IFEX) – Donatien Nyembo Kimuni, correspondant à Lubumbashi (chef-lieu de la province du Katanga, dans le sud-est de la République démocratique du Congo) du journal « La Tribune », hebdomadaire indépendant paraissant à Kinshasa et largement distribué dans la province du Katanga, a été condamné par défaut, le 11 juillet 2003, pour « diffamation », à cinq ans de prison avec arrestation immédiate par le Tribunal de Paix de Likasi, ville située à 120 kilomètres de Lubumbashi.
Sous la plume de Nyembo Kimuni, « La Tribune », dans son édition N° 556 du 5 juin, avait publié un article intitulé « Congo Mineral: les travailleurs mal payés et exploités ». Dans cet article, le journaliste, se basant sur un rapport de l’entreprise publique Gécamines (Générale des carrières et des mines) et les témoignages de certains travailleurs non autrement identifiés, dénonçait « le pillage systématique des produits miniers de la Gécamines » et « les mauvaises conditions de travail » des employés de l’entreprise Congo Mineral dont certains seraient morts par intoxication. Congo Mineral avait fait déposé un droit de réponse que le journal dit avoir publié conformément à la loi sur la presse en République démocratique du Congo.
Le journaliste et ses avocats qui habitent Lubumbashi ont dit à JED qu’ils n’ont pas pu se présenter, le 11 juillet, à l’audience devant le tribunal de paix de Likasi à cause des accrochages survenus entre les étudiants et les militaires sur le campus de l’Université de Lubumbashi à propos d’un étudiant assassiné. « Les balles crépitaient de partout … et toutes les issues pour sortir de la ville étaient truffées de barrières des militaires en armes », a ajouté le journaliste.
JED condamne cette justice expéditive caporalisée par des opérateurs économiques et rappelle que selon la Commission des droits de l’Homme des Nations unies, « l’emprisonnement en tant que sanction négative d’une opinion est une violation flagrante des droits de l’homme ». Par conséquent, JED demande au Procureur général de la République de faire respecter le droit pour le journaliste à un procès juste et équitable.