(RSF/IFEX) – RSF a exprimé son indignation suite à l’arrestation et la condamnation à dix mois et quinze jours de prison en régime de semi-liberté pour « délit d’opinion » de Alvanir Ferreira Avelino, journaliste du quotidien « Dois Estados » de Miracema (nord de Rio de Janeiro), en vertu d’une loi sur la presse promulguée pendant la dictature […]
(RSF/IFEX) – RSF a exprimé son indignation suite à l’arrestation et la condamnation à dix mois et quinze jours de prison en régime de semi-liberté pour « délit d’opinion » de Alvanir Ferreira Avelino, journaliste du quotidien « Dois Estados » de Miracema (nord de Rio de Janeiro), en vertu d’une loi sur la presse promulguée pendant la dictature militaire.
Dans une lettre adressée à Miguel Pachá, président du Tribunal de justice de Rio de Janeiro, Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé l’annulation de la peine du journaliste. « Il est inadmissible qu’une loi sur la presse promulguée pendant la dictature militaire soit encore en vigueur aujourd’hui. Les peines de prison pour des délits de presse doivent être définitivement écartées car elles sont disproportionnées avec le dommage subi par la victime », a-t-il déclaré. L’organisation a rappelé que, dans un texte adopté en janvier 2000, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression des Nations Unies a clairement établi que « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme ».
Le 29 août 2003, Ferreira Avelino a été arrêté à son domicile de Campos (État de Rio de Janeiro) et transféré à la prison Carlos Tinoco da Fonseca. En 2001, il avait été condamné à dix mois et quinze jours de prison pour « délit d’opinion » en vertu de la loi sur la presse promulguée en 1967, sous la dictature militaire. D’après son avocat, Paulo Rangel de Carvalho, Ferreira Avelino serait l’unique journaliste à avoir été condamné en vertu de cette loi.
Selon son épouse, Viviane Terra de Avelino, le journaliste, en détention un jour par semaine, partage sa cellule avec une quinzaine de prisonniers.
Ferreira Avelino a été condamné à la suite de plusieurs plaintes pour « diffamation » déposées contre lui en 1999, par Alexandre Mesquita, juge de la ville de Miracema. Le journaliste avait publié une série d’articles dans le quotidien « Dois Estados », où il critiquait le juge et l’accusait, notamment, d’abus de pouvoir.
En mai 2003, l’avocat Maurício Monteiro, alors en charge du dossier, avait demandé l’annulation de la peine en raison de la prescription de deux ans s’appliquant aux délits de presse. Selon lui, le journaliste « ne doit plus rien à l’État ».