(JED/IFEX) – Déo Mulima Kampuku, journaliste à « La Référence Plus », quotidien paraissant à Kinshasa, a été condamné par défaut, le 5 janvier 2005, à quatre mois de prison ferme et au paiement de 63 260 FC (environ 145 $US) d’amende et de frais de justice pour diffamation à l’endroit de Guillaume Bolenga, président du comité […]
(JED/IFEX) – Déo Mulima Kampuku, journaliste à « La Référence Plus », quotidien paraissant à Kinshasa, a été condamné par défaut, le 5 janvier 2005, à quatre mois de prison ferme et au paiement de 63 260 FC (environ 145 $US) d’amende et de frais de justice pour diffamation à l’endroit de Guillaume Bolenga, président du comité de gestion de la société pétrolière Cobil Oil (ex-Mobil Oil). Le quotidien « La Référence Plus » a aussi été condamné, en tant que civilement responsable, au paiement de 100 FC (moins d’un dollar américain) symboliques à Bolenga à titre de dommages-intérêts.
Mulima et « La Référence Plus » avaient été cités à comparaître, le 23 décembre 2004, devant le Tribunal de Paix de Kinshasa/Pont Kasa-Vubu, à son audience du 27 décembre, siégeant en matière pénale. Le journaliste et le quotidien ne s’étaient pas présentés devant le tribunal.
Il est reproché à Mulima d’avoir porté atteinte à l’honneur de Bolenga. Dans son édition n°3258 du 21 décembre, « La Référence Plus » avait publié un article signé par Mulima intitulé « La vente de la société COBIL est imminente ». Dans cet article, le journaliste fait état d’un cumul de fonctions de la part de Bolenga qui était à la fois directeur de cabinet de l’ancien ministre de l’Energie, Kalema Losona (suspendu le 25 novembre par le président Joseph Kabila à la suite du rapport d’une enquête parlementaire qui l’accusait de détournement de fonds), et président du comité de gestion de Cobil Oil.
Dans le même article, le journaliste se demandait si « La RDC [était] devenue une République bananière, mieux un Far West où les hommes intègres sont mis en quarantaine pendant que les égoïstes et autres aventuriers sont encensés, voire glorifiés pour leurs hauts faits de détournement, de spoliation, de concussion ». Le journaliste y affirmait aussi que « Tels des charognards, des congolais – et ce qui est regrettable – se livrent à des abus des biens sociaux (. . .). Mais le cas le plus flagrant aujourd’hui est celui de la société Cobil Oil ».
Les avocats du journaliste et du journal ont fait opposition à ce jugement. La prochaine audience est fixée au 26 janvier. Dans l’entre-temps, Mulima est entré en clandestinité.