(RSF/IFEX) – Le 24 avril 2006, le tribunal du district de Taipei a condamné Kao Nien-yi, journaliste du « United Daily News », à une amende de 30 000 dollars taïwanais (770 euros) par jour pour avoir refusé de dévoiler ses sources. Cette peine a été appliquée trois jours avant d’être suspendue. « Le système judiciaire doit garantir […]
(RSF/IFEX) – Le 24 avril 2006, le tribunal du district de Taipei a condamné Kao Nien-yi, journaliste du « United Daily News », à une amende de 30 000 dollars taïwanais (770 euros) par jour pour avoir refusé de dévoiler ses sources. Cette peine a été appliquée trois jours avant d’être suspendue.
« Le système judiciaire doit garantir aux journalistes la protection de leurs sources afin qu’ils puissent exercer leur profession librement. Il est nécessaire que le gouvernement inclut les journalistes dans la liste des professions qui bénéficient de la loi sur le secret professionnel », a affirmé Reporters sans frontières.
Kao Nien-yi avait publié un article sur un scandale financier. Il s’agissait d’un cas de collusion d’hommes d’affaires, de fonctionnaires et de sociétés. Il est soupçonné d’avoir obtenu des informations sur cette affaire par un haut fonctionnaire qui enquêtait sur le scandale.
Kao Nien-yi avait déjà été interrogé en 2003 dans une affaire similaire.
Le « United Daily News » et Kao Nien-yi ont déclaré qu’il s’agissait là d’un « affront très grave à la liberté de la presse et qu’ils comptaient faire appel ».
La législation taïwanaise ne contient pas de dispositions concernant la protection des sources pour les journalistes, alors qu’elle protège d’autres professions, comme les avocats et les médecins. Le juge a déclaré que le reporter aurait dû avoir le droit de protéger ses sources, mais que ce droit n’est pas garanti par la loi. Il a donc condamné Kao Nien-yi pour « protection d’activités criminelles et perturbation du marché financier ».
Dans un communiqué daté du 25 avril, l’Association des journalistes taïwanais a déclaré que la protection des sources était un droit essentiel que la législation taïwanaise se devait d’assurer.