(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande la libération immédiate de Daouda Yacouba, correspondant à Ingall (à l’Ouest d’Agadez) du bimensuel privé « Aïr Info », arrêté le 25 octobre 2007, et transféré à la gendarmerie d’Agadez, où il est détenu en compagnie du directeur de publication du journal, Ibrahim Manzo Diallo. « Pour endiguer l’effondrement progressif de l’État […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande la libération immédiate de Daouda Yacouba, correspondant à Ingall (à l’Ouest d’Agadez) du bimensuel privé « Aïr Info », arrêté le 25 octobre 2007, et transféré à la gendarmerie d’Agadez, où il est détenu en compagnie du directeur de publication du journal, Ibrahim Manzo Diallo.
« Pour endiguer l’effondrement progressif de l’État de droit au Niger, la dangereuse fuite en avant des autorités nigériennes doit être stoppée. Deux journalistes sont détenus à Agadez, hors de tout cadre légal et en violation de tous les engagements démocratiques du gouvernement. Daouda Yacouba, Ibrahim Manzo Diallo et Moussa Kaka doivent être libérés immédiatement », a déclaré l’organisation.
Selon le récit qu’il a livré par téléphone à Reporters sans frontières depuis son lieu de détention, Daouda Yacouba a été arrêté, le 25 octobre à 16h00 (heure locale), à son domicile d’Ingall par la gendarmerie et transféré immédiatement, à bord d’un 4×4, à la gendarmerie d’Agadez. Le journaliste a été interrogé sur ses articles et ses liens supposés avec la rébellion touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), puis placé en détention dans la cellule où est également incarcéré le directeur de publication de son journal depuis le 9 octobre. « Je n’arrête pas d’expliquer aux gendarmes que je n’ai jamais rien fait d’autre que mon travail de journaliste et que leurs accusations sont infondées », a déclaré Daouda Yacouba à Reporters sans frontières.
Le journaliste, qui seconde Ibrahim Manzo Diallo dans la gestion du journal, a coordonné la parution du dernier numéro d' »Aïr Info », paru le 24 octobre, malgré l’incarcération du directeur de publication. Joint par téléphone, ce dernier a confirmé à Reporters sans frontières qu’ils étaient « détenus ensemble », qu’ils sont « bien traités et peuvent recevoir des visites ». « Je suis entré dans mon seizième jour de garde à vue et je suis toujours interrogé sur des accusations absurdes. On croirait qu’une cabale a été montée contre notre journal », a-t-il déclaré à l’organisation. Ibrahim Manzo Diallo a été arrêté le 9 octobre, vers 23h00 (heure locale), alors qu’il effectuait les formalités d’embarquement pour prendre un vol d’Air France à destination de la France, à l’invitation du Conseil général des Côtes d’Armor.
Il a été incarcéré trois semaines après que Moussa Kaka, directeur de la station privée Radio Saraouniya, correspondant au Niger de Radio France Internationale (RFI) et Reporters sans frontières, a été arrêté. Le 27 septembre, ce dernier a été inculpé de « complicité de complot contre l’autorité de l’État » et risque la prison à vie. Les autorités, qui affirment l’avoir placé sur écoutes sans avoir produit de preuves matérielles, l’accusent de « connivence » avec le MNJ. Le journaliste avait réalisé pour RFI plusieurs interviews exclusives de l’un des chefs de la rébellion, laquelle affronte régulièrement l’armée dans le nord du pays depuis février 2007 (consulter les alertes de l’IFEX des 28, 27 et 21 septembre et 20 juillet 2007).