(JED/IFEX) – José Feruzi Samwegele, 33 ans, journaliste à la chaîne publique RTNC 2 (Radiotélévision nationale congolaise, deuxième chaîne), a été interpellé, le mercredi 3 avril 2002 au siège de la RTNC à Kinshasa/Lingwala, par les éléments des Forces armées congolaises (FAC) en faction à l’entrée principale de la chaîne publique. Il a été conduit […]
(JED/IFEX) – José Feruzi Samwegele, 33 ans, journaliste à la chaîne publique RTNC 2 (Radiotélévision nationale congolaise, deuxième chaîne), a été interpellé, le mercredi 3 avril 2002 au siège de la RTNC à Kinshasa/Lingwala, par les éléments des Forces armées congolaises (FAC) en faction à l’entrée principale de la chaîne publique. Il a été conduit et enfermé au cachot de la DEMIAP (Détection Militaire des Activités anti-patrie, renseignements militaires) à Kinshasa/Kintambo.
Jusque jeudi 4 avril dans la mi-journée, le journaliste n’avait ni mangé, ni reçu la visite de ses proches.
Un chercheur de JED s’est rendu, vendredi 5 avril, au siège de la DEMIAP pour rendre visite au journaliste Feruzi. A défaut de le rencontrer physiquement, l’enquêteur de JED a fait parvenir une note au journaliste dans sa cellule. Quelques minutes après, Feruzi a répondu à la note de JED.
Dans sa note que JED a pu authentifier, le journaliste dit ce qui suit : » J’ai été arrêté dans l’enceinte de la RTNC 1 (chaîne 1) le 3 avril 2002 à 11 h00 locale au motif qu’un de mes visiteurs avait dans ses poches un extrait du discours général de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social, principal parti d’opposition) prononcé aux négociations politiques congolaises de Sun City en Afrique du Sud ».
Avant d’être enfermé dans le cachot de la DEMIAP, le journaliste dit avoir été successivement conduit au Palais de la Nation à Kinshasa/Gombe (siège de la présidence de la république) et au Palais de Marbre (Résidence de feu président Laurent-Désiré Kabila où loge actuellement sa famille). Le journaliste ajoute que les militaires des FAC qui l’ont arrêté estiment que son « visiteur était venu lui déposer le discours de l’UDPS pour lecture à la télévision ». Féruzi termine sa note en priant JED de « tout faire » pour le tirer de là car ses « conditions de détention sont déplorables ».
JED note que la DEMIAP est l’un des cachots ne relevant pas des parquets de la république et pour lesquels le président Joseph Kabila avait pris, le 8 mars 2001, la décision de fermeture.