(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Youri Tchaïka, RSF a exprimé sa vive préoccupation suite au décès d’Igor Domnekov, journaliste pour le bi-hebdomadaire privé « Novaïa Gazeta ». « Nous vous demandons de faire en sorte que ses agresseurs soient retrouvés et punis en conséquence du crime qu’ils ont commis », a déclaré Robert […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Youri Tchaïka, RSF a exprimé sa vive préoccupation suite au décès d’Igor Domnekov, journaliste pour le bi-hebdomadaire privé « Novaïa Gazeta ». « Nous vous demandons de faire en sorte que ses agresseurs soient retrouvés et punis en conséquence du crime qu’ils ont commis », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF a également demandé aux autorités russes d’être tenue informée des avancées de l’enquête et de prendre les mesures nécessaires afin d’assurer la sécurité des journalistes au sein de la Fédération de Russie.
Selon les informations recueillies par RSF, Domnekov avait été frappé à coups de marteau devant l’entrée de son immeuble, le 12 mai 2000, par des inconnus. Blessé à la tête, le journaliste n’avait jamais repris conscience. Il est décédé le 16 juillet à la suite de ses blessures. Selon le rédacteur en chef du journal, Dmitry Muratov, ses agresseurs l’auraient confondu avec l’un de ses collègues et voisin, Oleg Soultanov, qui enquêtait sur des affaires de corruption au sein d’entreprises de métallurgie. Un mois avant l’agression, ce dernier aurait reçu une lettre menaçant de « le frapper à la tête avec un objet lourd ».
« Novaïa Gazeta » a publié, à de nombreuses reprises, des enquêtes sur des affaires de corruption, mettant en cause des proches du pouvoir et des services de sécurité (FSB, ex-KGB). Le journal a notamment critiqué l’action des forces russes en Tchétchénie depuis la première guerre en 1994. Le 27 avril dernier, le magazine avait reçu un avertissement du ministère de l’Information pour avoir publié une interview du président tchétchène, Aslan Maskhadov. Le 15 mars, en pleine campagne électorale, un pirate informatique, ayant eu accès aux ordinateurs de « Novaïa Gazeta », avait détruit l’intégralité du numéro à paraître. Selon la rédaction, celui-ci contenait des révélations sur le financement de l’élection présidentielle.