(RSF/IFEX) – RSF proteste contre la condamnation à trente jours de prison d’Armando Chicoca, correspondant de la station privée Radio Ecclesia dans la province de Namibe (Sud-Ouest), après qu’il a été arrêté pendant une manifestation de vendeurs de rue. « L’arrestation et la condamnation d’Armando Chicoca ont des allures de règlements de comptes des autorités locales […]
(RSF/IFEX) – RSF proteste contre la condamnation à trente jours de prison d’Armando Chicoca, correspondant de la station privée Radio Ecclesia dans la province de Namibe (Sud-Ouest), après qu’il a été arrêté pendant une manifestation de vendeurs de rue.
« L’arrestation et la condamnation d’Armando Chicoca ont des allures de règlements de comptes des autorités locales avec un journaliste qui dérange. C’est pourquoi, à l’évidence, la justice n’a pas été rendue sereinement et de manière équitable. Il est important que l’appel interjeté par la défense soit examiné rapidement et que la justice reconnaisse que ce journaliste n’a rien à faire en prison », a déclaré l’organisation.
Le 28 décembre, le tribunal correctionnel de Namibe a condamné Armando Chicoca à trente jours de prison et au paiement de 17 000 kuanzas (environ 170 euros) de frais de justice pour « désobéissance à l’autorité de l’Etat ». L’accusation d’incitation à la révolte n’a pas été retenue. Le journaliste a fait appel du jugement, qui devrait être examiné par la Cour suprême.
Il avait été arrêté à proximité du Marché du 5 avril, le 22 décembre, alors qu’il recueillait les protestations de propriétaires d’échopes que la police locale était en train de détruire sans ménagement. Les autorités l’accusent d’avoir brisé le cordon de sécurité et d’avoir incité la population à jeter des pierres. Ce jour-là, les forces de l’ordre faisaient face à la colère des vendeurs de rue, qui avaient organisé des manifestations contre la décision du gouverneur de la province, Boavioda Neto, de démanteler les marchés sauvages et de contraindre les commerçants à s’installer dans un marché, jugé trop petit. La police a réprimé les manifestations.
Alors qu’il enregistrait des interviews de manifestants, le journaliste a été violemment pris à partie par la police, qui lui a confisqué son matériel de reportage et l’a conduit de force au commissariat. Transféré à la prison civile de Namibe, Armando Chicoca a été privé de visite jusqu’à son passage devant le tribunal, le 28 décembre. A la sortie du tribunal, le président de la Commission des droits de l’homme dans la région, le juriste Raul Mangueira, a déclaré qu’au cours du procès auquel il avait assisté, l’accusation de « désobéissance » n’avait pas été prouvée.