(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED) exprime ses profonds regrets et ses sentiments de révolte à la suite de l’assassinat, vendredi 21 novembre 2008 vers 21h30 à Bukavu (capitale de la province du Sud-Kivu à l’est de la RD Congo), de Didace Namujimbo, 34 ans, journaliste à la Radio Okapi, un projet conjoint de la […]
(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED) exprime ses profonds regrets et ses sentiments de révolte à la suite de l’assassinat, vendredi 21 novembre 2008 vers 21h30 à Bukavu (capitale de la province du Sud-Kivu à l’est de la RD Congo), de Didace Namujimbo, 34 ans, journaliste à la Radio Okapi, un projet conjoint de la MONUC (Mission des Nations Unies au Congo) et de la Fondation Suisse Hirondelle. Selon les premiers témoignages recueillis par JED, le journaliste, qui revenait de sa radio, a été abattu d’une balle tirée dans le cou et à bout portant quelques minutes seulement après avoir été déposé sur la grande route de son quartier par un véhicule de la MONUC. Son corps sans vie n’a été retrouvé que le matin du samedi 22 novembre par des passants à quelques 50m de son domicile.
Un membre de la famille du journaliste tué a dit à JED qu’il a été retrouvé sur Namujimbo des biens personnels dont une somme de 50 $US et 3000 FC ainsi qu’un Talkie walkie de service. Mais ses deux téléphones portables n’ont pas été retrouvés.
Didace Namujimbo est le deuxième journaliste de la Radio Okapi tué par balles à Bukavu en l’espace d’une année et le sixième professionnel des médias tué en RD Congo au cours des trois dernières années presque dans les mêmes circonstances. Il s’agit de Franck Ngyke et son épouse tués en novembre 2005 dans sa résidence, du technicien Kayilu Mutombo (à Lubumbashi), du photographe-reporter Patrick Kikuku (à Goma), et du journaliste Bapuwa Mwamba (à Kinshasa), tous tués en 2006, et de Serge Maheshe tué à Bukavu en juin 2007.
JED constate que les trois procès qui ont eu lieu sur ces meurtres des journalistes n’ont pas pu lever toutes les zones d’ombres quant aux mobiles, aux auteurs et aux commanditaires de ces actes ignobles pour la simple raison que les enquêtes préliminaires ont été sciemment bâclées. Raison pour laquelle JED considère que le cycle de violence qui vise les journalistes se nourrit de l’impunité assurée aux véritables assassins et commanditaires au travers des simulacres de procès.
Eu égard à ce qui précède, JED exige la mise en place, toutes affaires cessantes, d’une commission d’enquête conjointe regroupant les autorités judiciaires congolaises et la MONUC afin d’explorer toutes les pistes possibles pouvant conduire à la vérité sur ce énième assassinat de journaliste.
Pour des informations complémentaires sur le cas Maheshe, cliquer ici: http://ifex.org/fr/content/view/full/84133