(JED/IFEX) – Franck Ngyke, responsable de la rubrique politique au quotidien « La Référence Plus », a été libéré, le vendredi 8 septembre 2000 au soir, après cinq jours de détention dans les cachots de l’Agence nationale des renseignements (ANR) à Kinshasa/Gombe. Son journal, qui donne cette information dans son édition du samedi 9 septembre, ne fait […]
(JED/IFEX) – Franck Ngyke, responsable de la rubrique politique au quotidien « La Référence Plus », a été libéré, le vendredi 8 septembre 2000 au soir, après cinq jours de détention dans les cachots de l’Agence nationale des renseignements (ANR) à Kinshasa/Gombe.
Son journal, qui donne cette information dans son édition du samedi 9 septembre, ne fait aucun commentaire sur les motifs qui ont conduit à l’arrestation, le 3 septembre, de Ngyke et encore moins sur les raisons de cette libération.
D’après des informations parvenues à JED, Ngyke a été entendu sur un message publicitaire d’une organisation dénommée « Congo Telema » (Traduction française de la langue lingala: « Debout Congo »). Ledit message, paru il y a quelques jours dans plusieurs journaux de Kinshasa, dont « La Référence Plus », appelait à l’arrêt de la guerre qui sévit en RD Congo et à l’application de l’accord de Lusaka.
Un avocat de Kinshasa, Emery Kalamba Wafuana, désigné comme auteur de ce message, a été, selon les mêmes informations, interpellé et entendu le 5 septembre dernier.
Quant à Franck Baku Fuita, rédacteur en chef de « La Référence Plus », arrêté depuis le 1er septembre, il a refusé de comparaitre, le vendredi 8 septembre, devant la chambre du conseil du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe.
Le journaliste, qui n’était pas assisté de son avocat Lumeya Dhu Malegi, considère que son affaire est entaché de beaucoup de vices de procédure dont le principal est l’incompétence du parquet et du Tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe. En effet, Baku habite Kinshasa/Lemba, l’article incriminé a été rédigé à Kinshasa/Kasa-Vubu (siège du journal) et son arrestation a eu lieu au siège du journal. Par conséquent, selon l’article 104 du Code d’organisation et de compétence judiciaire, le Tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe est territoirement incompétent pour juger le journaliste.
En outre, selon son avocat, dans les cinq jours qui ont suivi son arrestation, Baku Fuita devait être présenté devant le juge compétent conformément à l’article 28 du Code de procédure pénale. Ce qui n’a pas été le cas.
Compte tenu de toutes ses irrégularités de forme, l’avocat du journaliste a introduit, ce samedi 9 septembre, auprès du Tribunal de Paix de Kinshasa/Pont Kasa-Vubu, juridiction compétente pour connaitre de l’affaire Baku, une demande de mise en liberté provisoire.